Les nouvelles les plus importantes de la journée

L’équipe Bloober a réalisé l’impossible !

L’équipe Bloober a réalisé l’impossible !

Deux ans après son annonce et une tempête médiatique compliquée à gérer, le remake de Silent Hill 2 est enfin là. Une sortie prévue aussi bien sur PS5 que sur PC que beaucoup attendaient avec crainte, voire méfiance. Il faut dire que les premières vidéos ont plus fait fuir que séduit, d’autant que Konami n’a pas non plus opté pour la meilleure approche marketing. On ne va pas se cacher derrière des faux-semblants, on a tous prophétisé la mort dans l’œuf de ce remake qui a été lancé suite au succès des remakes de Resident Evil 2 et 3 en 2019 et 2020. Une cabale à laquelle nous avons participé, c’est vrai , mais qui reposait aussi sur de nombreuses bourdes de la part de Konami, prêt à revenir aux vrais jeux vidéo quitte à donner un coup de pied dans la porte. Mais l’éditeur japonais semblait confiant, à tel point que les codes pour tester le jeu nous ont été envoyés, à nous la presse, il y a presque 3 semaines. Trois semaines pour terminer sereinement cette aventure morose et sombre, sans le poids du stress de l’embargo de dernière minute, et j’en profite pour désigner d’autres éditeurs qui devraient s’en inspirer. Les mondes ouverts qu’on doit tester et terminer en 5 jours, il faut arrêter hein. Quoi qu’il en soit, j’ai terminé Silent Hill 2 Remake et vous savez quoi ? J’ai pris quasiment la même claque qu’en 2001 et à ce titre, je tiens à m’excuser auprès de Konami.

Si le remake de Silent Hill 2 a fait couler autant d’encre, c’est parce que le jeu de Konami est un monument du jeu vidéo, adulé jusqu’à aujourd’hui, 23 ans après sa sortie, et autant vous dire qu’il ne nous fait pas plaisir. tout plus jeune. Il faut dire qu’en 2001 lorsque le jeu sort sur PS2, il est immédiatement élevé au rang d’art. L’ambiance, l’histoire, le gameplay, les thèmes abordés, je crois qu’on n’avait pas eu un jeu aussi mature à cette époque, et qui prouvait une chose : la terreur et l’horreur dans un jeu vidéo pouvaient aussi être psychologiques. Evidemment, oser toucher à Silent Hill 2, c’est prendre le risque de profaner un temple sacré du jeu vidéo et lorsque le nom de Bloober Team a été révélé, il était difficile de ne pas cacher ses inquiétudes. Certes le studio polonais avait déjà prouvé qu’en matière de jeux d’horreur, il avait déjà fait ses armes, notamment avec Layer of Fears et The Medium, deux titres qui n’étaient pas si mauvais, mais qui présentaient tout de même de grosses lacunes. Alors évidemment, Silent Hill 2 implique de s’attaquer à un plus gros morceau et pour de nombreux joueurs, échouer sur un tel projet était inconcevable. Alors, que se passe-t-il exactement maintenant que j’ai pu terminer le jeu dans son intégralité ?

LA REMONTADA!

Pour résumer assez brièvement avant d’entrer dans les détails techniques et les mécaniques de gameplay, disons que ce remake de 2024 est une belle réussite, mais qu’il présente cependant des manques que les trailers et présentations avaient déjà exposé il y a quelques années. mois et qui nous a donné des raisons de nous inquiéter. Par exemple, cette rigidité presque cadavérique de James Sunderland qui se déplace quasiment sans aucune animation est toujours d’actualité. Les bras le long de son corps qui ne bougent pas lorsqu’il marche, la raideur dans ses mouvements, notamment lors des esquives, il faut admettre que c’est choquant les premières minutes. Et puis, c’est étrange, il y a des moments où on voit James poser la main sur une porte verrouillée, alors que pour ouvrir celle accessible, il lui manque parfois la même animation où il pousserait naturellement la porte. et donc, il le fait avec tout le corps. Cela manque de cohérence et je ne sais pas si c’est un manque de budget ou quelque chose d’intentionnel, c’est très étrange. Quand on voit ce que la concurrence est capable de faire aujourd’hui, on a effectivement la douloureuse impression d’avoir 15 ans en arrière en matière d’animations. Alors oui, au bout d’un moment, on s’y habitue et on pourrait même dire que ça contribue au côté old school du rendu global, mais très honnêtement, le jeu aurait gagné en qualité (et sans doute 1 point de plus dans la note ) si James n’avait pas ce foutu balai dans le cul, soyons honnêtes.

BALAIS DANS LE C…

D’ailleurs, parlant de l’absence d’animations, c’est aussi le cas lorsque James change d’arme à la volée. Quand il passe de son bout de bâton à un pistolet, il n’y a pas d’animation, le pistolet saute dans sa main, c’est aussi une sensation très curieuse. Heureusement, là où le jeu rattrape son retard, c’est dans l’impact des coups ressentis après chaque coup porté, notamment pour le corps à corps, avec le morceau de bois cloué puis la barre de fer. Cela reste assez saccadé dans l’ensemble, mais on ressent une certaine férocité dans chaque coup porté, malgré la lourdeur des mouvements, ce qui contribue à rendre les affrontements percutants, d’autant que de l’autre côté, il y a une riposte. Il ne faut pas sous-estimer les créatures, car même sans armes, elles sont capables de causer de graves dégâts et James n’est pas du genre à retrouver la santé après s’être éloigné du danger. Non, il est plutôt du genre démodé, avalant des pilules pour faire disparaître la douleur, ou même se mettant une seringue dans le bras, même rouillé.

PASSION ET RESPECT

Comme tout le monde le sait, surtout depuis mon entretien avec Christophe Gans en juin 2022 qui me laissait complètement exclu à l’époque, Konami a été galvanisé par le succès des deux remakes de Resident Evil 2 et 3 et c’est la raison pour laquelle ce Silent Hill 2 Remake existe aujourd’hui. Normal et logique donc que la formule ait été utilisée et qu’on se retrouve donc avec une caméra placée dans le dos de James. Une caméra qui est aussi volontairement placée très près du personnage, dans le simple but de réduire la visibilité et donc de favoriser les moments de stress. Et ce manque de visibilité se retrouve également dans l’absence de lumière dans les environnements intérieurs, où la lampe de poche sera votre seul compagnon pour éviter de tomber dans la peur et la psychose. Et puis il y a ce brouillard épais qui nous empêche de voir à plus de 3 mètres devant nous lorsque James sort. C’est là que je tiens à féliciter Bloober Team pour avoir réussi à gérer à merveille le brouillard du jeu original, qui était à l’époque, en 2001, une astuce des développeurs pour cacher les limitations techniques de la PS2. Dans ce remake, le brouillard n’est peut-être pas volumétrique, mais il donne cette impression de consistance nuageuse, presque visqueuse qui contribue énormément à rendre l’ambiance absolument unique. Une gestion assez astucieuse du studio pour moderniser cet aspect, sans perdre son essence initiale, et franchement, je leur tire mon chapeau.

Non vraiment, s’il y a un aspect dans lequel brille ce remake de Silent Hill 2 Remake, c’est bien son rendu graphique. Visuellement, c’est ultra soigné, ça fourmille de détails, de textures riches, détaillées, et tout cela retranscrit parfaitement l’ambiance sombre, poisseuse et malsaine de cette ville où la vie humaine a disparu. Chaque pièce que nous visitons nous oblige à reprendre notre souffle, à avancer lentement, de peur d’être surpris par l’une de ses créatures tapis dans l’ombre et prête à nous sauter à la gorge. Car même si leur présence est signalée par des alertes sonores sortant de la DualSense et des vibrations dont on se passerait parfois, certaines de ces créatures dégoûtantes n’hésitent pas à faire semblant de ne pas bouger pour nous surprendre. Il y a des jump scares ultra efficaces dans ce Silent Hill 2 Remake, mais aussi des moments où l’insécurité permanente nous donne envie de faire complètement demi-tour, notamment dans les milieux rouillés où l’odeur macabre est presque palpable.

DES THÈMES ENCORE PLUS FORTS AUJOURD’HUI

Non vraiment, Bloober Team a fait un travail de fou sur l’ambiance, sur l’ambiance, il y a une immersion qu’on n’avait pas ressentie depuis longtemps, et le studio polonais fait tout son possible pour nous faire ressentir ce malaise. Entre le vent qui déplace les éléments du décor, les sons inquiétants qui sortent du haut-parleur de la manette PS5, parfois, on entend effectivement un mec respirer, c’est super angoissant, l’obscurité qui nous empêche de voir quoi que ce soit, c’est de loin la plus grande force de ce remake, qui réussit aussi le tour de force de retrouver l’ambiance du jeu de 2001. Concernant le design des personnages, ça a aussi été un gros sujet sur les réseaux sociaux et je trouve qu’au final, c’est plutôt réussi aussi. Alors certes, le côté très froid et très anguleux des visages des protagonistes de 2001 donnait au jeu un aspect très effrayant, là, les angles ont été arrondis, les traits plus chaleureux, notamment Maria qui donne presque envie de passer sa vie. avec elle, alors que dans le jeu original, elle paniquait presque. Eddie par contre, je le trouve plus réussi aujourd’hui qu’en 2001, ce côté crado, gras et insupportable, on le ressent davantage en 2024.

Après, remake oblige, on retrouvera évidemment les mêmes passages, les mêmes éléments et les mêmes énigmes que le jeu d’il y a 23 ans, mais très honnêtement, après deux décennies, qui s’en souvient encore ? Personnellement, je n’avais pas rejoué au jeu depuis 2001 et même si certains souvenirs refont surface, j’ai eu l’impression de redécouvrir complètement le jeu. D’ailleurs, Bloober Team a pris soin d’ajouter certaines choses. Le jeu a gagné en exploration, il y a beaucoup plus de pièces à visiter, de routes à emprunter, d’appartements à fouiller. De même, certaines énigmes ont été retravaillées et d’autres sont complètement inédites, au point que lorsque j’étais bloqué sur certaines énigmes, j’ai voulu m’aider en retrouvant les solutions d’antan, mais comme le jeu n’était pas non plus sorti au moment de mon test et ces énigmes sur lesquelles je bloquais étaient nouveaux, j’ai dû me débrouiller tout seul. Pour le reste, c’est extrêmement fidèle à l’œuvre originale. On retrouvera les mêmes personnages, les mêmes cinématiques mais évidemment retravaillées pour coller aux canons d’aujourd’hui, les mêmes dialogues aussi, j’ai remarqué de légers changements, notamment sur le sort de certains personnages. Dans le jeu original, une certaine personne est frappée avec une barre de fer tandis que dans le remake, elle est frappée avec un fusil de chasse. Et mine de rien, ça change un peu la perspective. Je ne vous en dirai pas plus, sauf qu’il vous faudra une quinzaine d’heures de jeu pour arriver au bout de cette aventure modernisée mais toujours aussi intéressante à revivre 23 ans plus tard.

Quitter la version mobile