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L’épouse du Premier ministre Pedro Sanchez porte plainte contre le juge qui l’enquête

Begoña Gomez et Pedro Sanchez à Madrid, le 19 juin 2024.

L’épouse de Pedro Sanchez, le Premier ministre espagnol, a déposé plainte vendredi 2 août contre le juge qui l’enquête pour corruption présumée et trafic d’influence. La défense de Begoña Gomez a déposé une plainte à Madrid contre le juge Juan Carlos Peinado, arguant qu’il avait « adopté des décisions judiciaires arbitraires et manifestement injustes » envers lui dans le cadre d’une enquête « inhabituel, erratique »selon le document auquel l’Agence France-Presse a eu accès.

L’épouse du Premier ministre accuse également le magistrat d’avoir brisé le secret de l’enquête puisque, alors qu’elle n’était pas encore connue du grand public, la justice madrilène a envoyé des communiqués de presse sur l’affaire et certains médias ont publié des éléments du dossier. Begoña Gomez, professeure à l’université Complutense de Madrid, est soupçonnée d’avoir utilisé la position de son mari dans le cadre de ses relations professionnelles – notamment avec Juan Carlos Barrabes, un homme d’affaires espagnol.

Mardi, Pedro Sánchez a déposé plainte contre le même juge, qui l’avait convoqué comme témoin contre sa femme lors d’une audience tenue au palais de la Moncloa, résidence officielle du chef du gouvernement. Il a accusé le juge de ne pas avoir respecté son statut de chef du gouvernement en l’entendant en face à face, au lieu de le laisser témoigner par écrit, comme il l’avait demandé.

Le parquet avait demandé le classement sans suite du dossier.

Juan Carlos Peinado, 69 ans, juge connu pour avoir mené des enquêtes controversées dans le passé, a ouvert l’enquête en avril après une plainte de Manos Limpias (Mains propres), un groupe proche de l’extrême droite, qui affirmait se baser sur des articles de presse. Le magistrat a décidé de poursuivre son enquête malgré deux rapports de la Garde civile concluant à l’absence de violations et la demande du procureur de classer l’affaire fin avril.

Lors de leurs auditions, Pedro Sanchez et Begoña Gomez avaient tous deux fait valoir leur droit de garder le silence. Le Premier ministre, qui a toujours défendu l’innocence de sa femme et estime que cette affaire fait partie d’une campagne de la droite et de l’extrême droite pour nuire à son gouvernement de gauche, a déclaré mercredi qu’il s’agissait d’une « un non-problème, enraciné dans la frustration et l’impuissance de l’opposition, qui a renoncé à la légitime bataille des idées »L’opposition exige la démission de M. Sanchez et la convocation de nouvelles élections.

Le Monde avec l’AFP

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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