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l’épouse d’Arnaud Garcia, tué dans l’attaque du fourgon de la prison dans l’Eure, témoigne

Mary Garcia, l’épouse d’Arnaud Garcia, surveillant pénitentiaire tué dans l’Eure, témoigne de sa « colère ». Elle revient sur la matinée qui a précédé les événements, et sur le « mauvais pressentiment » de son mari.

« Je veux juste exprimer ma colère. » Près de dix jours après l’attaque d’un fourgon pénitentiaire dans l’Eure, Mary Garcia, l’épouse d’Arnaud Garcia, l’un des deux agents tués par le commando, a témoigné auprès de Paris-Match. L’occasion pour elle d’évoquer cette matinée du 14 mai, où son mari a été abattu lors de la fuite de Mohamed Amra.

« Il est parti tôt ce matin-là pour sa mission. Nous nous sommes souhaité une bonne journée après notre habituel « je t’aime » », a confié Mary à nos confrères.

« Je ne ressens pas ce transfert »

Mais ce mardi matin, avant de se souhaiter une bonne journée, Arnaud Garcia confie ses craintes à son épouse. « C’est bizarre, je ne ressens pas ce transfert », dit l’agent à sa femme. « Je ne sais pas pourquoi, mais je ne le ressens pas », dit-il.

Selon cette aide-soignante de 35 ans, son mari « était fier de travailler pour la justice » et « détestait l’injustice ». Une fierté qui le poussait à garder des secrets.

« Arnaud connaissait le pedigree du détenu depuis une semaine. Il vient de me dire qu’il a été mis en examen pour complicité d’assassinat. Il était très attaché au secret professionnel », confie Mary Garcia.

L’homme, qui venait de passer 15 ans comme surveillant de détention, avait récemment intégré la cellule des extractions judiciaires.

« Il en avait marre de sa routine », a confié son épouse à nos confrères. Mais cette expérience récente ne l’a pas empêché de s’occuper de personnes au lourd casier judiciaire. « Ce n’était pas la première fois qu’il transportait ce type d’accusés », ajoute-t-elle.

Un SMS sept minutes avant l’attaque

Vers 10h50 mardi, elle a reçu un SMS d’Arnaud. « Tout va bien. Je serai à la maison vers 17 heures, je t’aime », lui a-t-il écrit. A 10h57, le convoi pénitentiaire est attaqué par plusieurs personnes lourdement armées. C’est à ce moment-là qu’Arnaud Garcia reçoit une balle dans la tête.

Sans nouvelles de lui et ayant appris l’attaque du van, Mary panique. Elle confie avoir appelé son mari « près de 40 fois ». Sur son téléphone personnel, mais aussi professionnel.

Après avoir discuté avec un collègue présent ce jour-là dans le deuxième convoi, elle en a appris davantage sur les faits.

« Il m’a raconté qu’en arrivant au péage, ils étaient en train de décider où ils iraient déjeuner avec les autres, devant. Bref, ils ont parlé cuisine », raconte-t-elle à Paris-Match.

Puis de préciser le moment de l’attaque. « Immédiatement après l’attaque du premier véhicule, Arnaud a ouvert sa portière, la main sur son arme (un pistolet 9 mm, NDLR) mais il n’a pas eu le temps de tirer. J’avais peur de voir son visage, mais j’étais rassuré. » Selon Mary Garcia, il s’agit « d’un assassinat ».

Hier, mercredi 22 mai, son mari a été décoré de la Légion d’honneur à titre posthume lors d’une cérémonie d’hommage. Son collègue Fabrice Moello aussi.

Martin Regley Journaliste

Cammile Bussière

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