Difficile de voir une année sans que les Schtroumpfs ne s’emparent de nos consoles de jeux ! Après Mission Malfeuille en 2021 et Le Prisonnier De La Pierre Verte en 2023, nos petits êtres bleus reviennent en 2024 et deviennent verts à cause du fameux Gargamel qui leur empoisonne encore la vie. Le jeu vidéo Schtroumpf de vos rêves est-il à portée de main ?
Conditions d’essai
Nous avons joué aux Schtroumpfs : L’épopée des rêves sur Xbox Series X via un code envoyé par l’éditeur. Nous avons terminé le jeu en 6 heures, puis joué à quelques jeux coopératifs. Les captures ont été réalisées par nos soins.
Rêves agités
Azraël et Gargamel frappent à nouveau. Les Schtroumpfs, d’habitude aussi vifs que des cafards, tombent comme des bourdons. Ils ont ingéré de la salsepareille ensorcelée, les envoyant directement dans les bras de Morphée. Le duo machiavélique a désormais l’opportunité de capturer nos petits personnages grâce à leur terrible attrape-rêves. Pour sauver le village, il n’y a pas d’autre choix que de plonger dans l’imaginaire des Schtroumpfs endormis afin de les réveiller de leur torpeur. Les rêves de la Schtroumpfette n’auront bientôt plus de secret pour vous !
Vous l’aurez sûrement deviné, l’originalité de ce nouvel épisode des Schtroumpfs est d’envoyer le joueur dans des mondes fantasmagoriques aussi divers que variés dont le thème dépend du Schtroumpf visité. Comme c’est souvent le cas lorsque l’espace-temps est malmené, il n’est pas rare de voir des éléments du décor, voire des ennemis, avoir des mouvements étranges ou changer de forme d’un simple claquement de doigts. Si le rêve permet hypothétiquement une grande liberté de création, les développeurs lyonnais d’Ocellus n’ont pas fait preuve d’une imagination sans limite.. On aurait pu imaginer que, à la manière de Mario Galaxy ou d’un Astrobot, chaque niveau repose sur une idée forte. Ce n’est pas le cas.
En effet, on se retrouve avec des mécaniques utilisées et réutilisées, inlassablement, à base d’objets à lancer sur des interrupteurs pour activer des plateformes, des ponts à créer en activant des mécanismes, des blocs à construire/détruire ou encore des plateformes à révéler avec une lampe magique. C’est un peu juste par rapport à ce que nous avons dans les normes actuelles. Ce que l’on regrette surtout, c’est que seuls quatre personnages bénéficient d’un monde à part entière. : Schtroumpf cuisinier, Schtroumpfette, Schtroumpf coquet et Gargamel. Les autres partagent un fond étoilé et le sable jaunâtre des préfabriqués de base.
Le Schtroumpf peintre aurait mérité un univers à lui, s’amusant des couleurs ou de leur absence, de manière drôle et intelligente, mais rien, nada. Parmi ces quatre mondes principaux, un seul se démarque, celui du Schtroumpf coquet. Il combine à la fois des idées intéressantes (phase avec miroirs, transformation en pièce de Tetris) et une utilisation amusante du thème des cauchemars (séquence d’infiltration avec un héros nu qui ne veut pas être vu). Le reste oscille entre correct et passable.
Comme un bleu !
Basée sur une licence destinée aux enfants et proposant un défi tout en douceur, L’Épopée des Rêves s’adresse aux jeunes pousses. Leurs petits pouces seront soulagés par le manque de gestion des caméras. Ce dernier suit un rail invisible et s’adapte aux déambulations des joueurs, en coop comme en solo, afin de toujours s’adapter à ce qu’il faut faire. Si les pros du pad regretteront peut-être de ne pas avoir un contrôle total du point de vue, les plus inexpérimentés seront ravis de ne pas avoir à gérer un deuxième stick..
La prise en main est pensée pour éviter d’emmêler les pinceaux avec un bouton pour sauter, un appui long pour planer comme Yoshi, un bouton pour sprinter, un autre pour rester plus longtemps en apesanteur et un bouton d’action pour activer des événements/objets. En coopération, la caméra fait de son mieux pour cadrer les deux participants. Lorsqu’un utilisateur quitte l’écran, il a la possibilité de réapparaître près de son ami. Le résultat n’est pas parfait mais il reste bien plus réussi que celui de Sonic Superstars. Il est cependant limité à deux.
Les éléments contextuels sur lesquels reposent les principales idées de game design rappellent quelque peu ce que nous avons vu récemment dans Astrobot, mais avec moins d’inventivité et de diversité.. Les objets spéciaux à équiper, qui vont du pistolet au marteau – en passant par la lumière magique – confèrent des caractéristiques supplémentaires servant à alimenter des énigmes qu’on n’ose pas qualifier d’énigmes. Côté inspiration, on retrouve forcément Mario – plus précisément 3D World – dans cet épisode des Schtroumpfs. Il vaut mieux s’inspirer des meilleurs que de vouloir réinventer la roue et faire quelque chose qui n’est pas très carré, n’est-ce pas ? Cependant, le titre d’Ocellus s’apparente davantage à Sackboy A Big Adventure et Super Lucky’s Tale dans sa manière d’envisager le jeu de plateforme 3D avec son level design extrêmement classique et sa personnalité effacée par rapport aux représentants du genre.
Champignon hallucinogène
Malgré une courte durée de vie de 6 heures, le rythme de l’épopée est ralenti par des choix discutables. Celle de la structure générale, tout d’abord, avec des retours forcés au sein du village des Schtroumpfs dès qu’un monde se ferme. Celui des niveaux, donc, avec un système de tests qui se répètent trop souvent et qui ralentissent artificiellement la progression. Il faut en effet régulièrement retrouver tous les trèfles, détruire tous les adversaires, ou encore capturer toutes les zones (oui oui) pour avancer. A tel point qu’on a parfois l’impression que les niveaux sont trop longs par rapport à ce qui est réellement passionnant à faire.
De plus, les tableaux sont divisés en plusieurs parties reliées entre elles par des séquences de rails totalement dispensables, car il n’est jamais nécessaire de sauter ou d’esquiver quoi que ce soit, contrairement à ce qu’on voit habituellement dans Sonic, Crash Bandicoot et Ratchet & Clank. Ces passages sont juste là pour retirer les objets équipés et mettre en valeur les jolies vues du jeu.
Parce que oui, Comme vous le constaterez en regardant nos captures d’écran, le logiciel édité par Microids est magnifique. Les niveaux sont jolis, colorés et tout est convenablement animé. Seul bémol, l’ambiance sonore est un peu vieillotte, la faute à une conception sonore simpliste et à une musique qui, bien que répétitive, est totalement oubliable. Du bon côté, on apprécie les séquences de chute libre un peu plus dynamiques, où des éléments du décor apparaissent et disparaissent au vol, tandis que les rares affrontements contre des boss sont de qualité. Les joueurs les plus assidus verront leur exploration récompensée par les vêtements utilisés pour habiller leur héros, ainsi que par des niveaux bonus. Cela ne sauve pas The Epic of Dreams, mais ça fait quand même plaisir de voir que le titre a de quoi plaire aux joueurs curieux.
Conclusion
Points forts
- Très joli et coloré
- Une manipulation efficace, conçue pour les plus jeunes
- De jolies séquences (boss, chute libre, etc.)
- Jouable à deux joueurs en coopération
Points faibles
- Manque flagrant de variété dans les mondes et les mécaniques
- Rythme ralenti par des défis répétitifs (trouver des objets, capturer des zones)
- Extrêmement basique dans sa conception de jeu/niveau
- Trop court (environ 6 heures)
- Ambiance sonore décevante
L’Epopée des rêves de nos amis les Schtroumpfs ne se transforme pas en cauchemar grâce à sa plastique agréable, sa prise en main adaptée et ses phases de jeu qui ne prennent aucun risque au point de ne pouvoir couler mécaniquement. Reste qu’avec seulement quatre univers réels distincts à visiter et des défis répétitifs qui se multiplient comme des champignons, le titre de Microids est à l’image de ses petits héros venimeux : engourdis. Il s’agit d’un jeu de plateforme 3D destiné aux plus jeunes, somme toute correct, qui, comme beaucoup de rêves, s’oublie dès qu’on arrive à sa fin.
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