L’épidémie de coqueluche en Alberta était prévisible, selon AHS

L’Alberta fait face à des épidémies de coqueluche tous les trois à cinq ans, explique Vivien Suttorp, médecin-hygiéniste en chef pour la région du sud. Une épidémie devait se produire.
En 2017, lors de la dernière grande épidémie, 457 cas ont été signalés. Selon Vivien Suttorp, il est cependant difficile de prédire si la province pourrait avoir autant de cas cette année. Ce que nous voyons habituellement, c’est une transmission continue dans les communautés non immunisées
elle dit.
Elle rappelle que la vaccination, avec d’autres mesures, est le meilleur moyen de se protéger et de limiter la propagation de la coqueluche.
C’est un cycle, ça vient, ça part
, renchérit Nimâ Machouf, épidémiologiste. Selon elle, plusieurs raisons peuvent expliquer cette recrudescence, notamment des changements dans le niveau du vaccin, le calendrier vaccinal utilisé, les taux de vaccination ou encore les doses de rappel qui n’ont pas été reçues.
Santé Canada recommande trois vaccins que nous recevons dans la première année de vie et ensuite juste à la rentrée scolaire, vers 4, 5 ans, deux doses de plus et à l’adolescence aussi
Elle ajoute.
Baisse de la vaccination
Selon le Dr Vivien Suttorp, il y a eu une diminution de la vaccination chez les enfants au cours des dernières années.
Dans la région sud, en 2008, plus de 80% des enfants avaient reçu quatre doses du vaccin avant l’âge de 2 ans, alors qu’en 2021, ce pourcentage était de 23%, indique-t-elle.
» Les taux de vaccination contre la coqueluche sont en baisse [et] ils le sont aussi pour d’autres maladies évitables par la vaccination […] Cela nous expose au risque d’épidémies de maladies évitables par la vaccination. »
Si le taux de vaccination baisse, c’est certainement un facteur de risque d’épidémies accrues […]mais il faut vraiment analyser les données pour voir si cette augmentation est attribuable ou non à une baisse du taux de vaccination
ajoute Nimâ Machouf.
Selon Vivien Suttorp, certaines personnes ne se font pas vacciner parce qu’elles pensent que ce n’est pas nécessaire. D’autres se méfient des vaccins en raison de la désinformation sur les médias sociaux et sur Internet, d’autres encore en raison d’un manque d’accès.
Vivien Suttorp note également d’autres moyens de prévenir la coqueluche comme l’importance de vacciner les femmes enceintes. L’une des clés de la prévention de la maladie est la sensibilisation à la maladie et la manière de bien la traiter, ajoute-t-elle.
Si l’antibiotique est administré trop tard dans le développement du [coqueluche], cela ne changera pas l’évolution de la maladie pour le patient. Un traitement précoce est donc important, en particulier pour les personnes les plus à risque ou autour de petits bébés.
note-t-elle.
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