L’épidémie de bronchiolite est bien installée en France, les pédiatres craignent un accès restreint à Beyfortus pour les familles « les plus modestes »
Avec quelques semaines de retard par rapport aux années précédentes, l’épidémie de bronchiolite est désormais bien installée sur le territoire, avec sept régions touchées en France métropolitaine, mais aussi aux Antilles et en Guyane. Du 18 au 24 novembre, la maladie a touché 13,7% des passages aux urgences, 27,2% des hospitalisations et 32,9% des admissions en réanimation chez les enfants de moins de 2 ans, selon un bulletin de Santé publique France publié mercredi 27 novembre. préoccupé par les difficultés d’accès à l’un des deux traitements préventifs contre cette infection des bronchioles, dernières ramifications des bronches, particulièrement dangereuses pour les nouveau-nés et les enfants jusqu’à la l’âge de 2 ans.
Lors de la saison hivernale 2023-2024, près de 245 000 doses de nirsevimab, un anticorps monoclonal commercialisé par Sanofi sous le nom de Beyfortus, ont été distribuées gratuitement en France, principalement dans les maternités. Le gouvernement avait en effet décidé de constituer un fonds d’Etat et de financer, sans avance de frais, cette innovation thérapeutique, la première à pouvoir être utilisée largement contre la bronchiolite du nourrisson. Il s’agit d’anticorps synthétiques injectés directement à l’enfant, lui permettant de lutter contre le virus respiratoire syncytial (VRS), responsable de la majorité des bronchiolites. Deux grandes études (Melody et Harmonie) ont montré une réduction du risque d’hospitalisation de 62% à 83% grâce à cette immunisation passive.
Mais en 2024, l’Assurance Maladie ne remboursera Beyfortus qu’à hauteur de 30 %, aux parents de faire en sorte que leur mutuelle rembourse la totalité du produit, en espérant ne pas avoir à avancer le reste. pas moins de 281,26 euros.
Certes, les parents demandant une injection pour leur nouveau-né directement lors de leur passage à la maternité n’auront pas à débourser 1 centime. Une fois sortis de l’hôpital, la plupart des assurés adhérant à une mutuelle, soit 96% de la population, n’auront pas non plus à avancer cette somme très élevée. Mais plusieurs sociétés de pédiatres, dont la Société française de pédiatrie (SFP) et l’Association française de pédiatrie ambulatoire, ont publié le 20 novembre un communiqué disant craindre que ce faible remboursement « ne pénalise pas les familles les plus modestes ».
Service médical rendu jugé « modéré »
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