Léon Marchand, sa journée la plus longue
NARRATIF – Le prodige français disputera ce mardi le 200 m papillon et le 200 m brasse. Un défi colossal.
Habitués à enchaîner les épreuves, Mark Spitz et Michael Phelps ont toujours soigneusement évité de disputer deux épreuves individuelles le même jour. Léon Marchand se prépare à relever le défi ce mardi. Au programme : dès 11h, le 200 m papillon (en 4et série), puis, à partir de 12h51, le 200 m brasse (dans la 4et série), puis, à partir de 20h42, la demi-finale de papillon, avant la demi-finale de brasse à partir de 21h47 (les finales sont prévues mercredi).
« La raison pour laquelle je le fais ? Parce que c’est possible. La raison pour laquelle il ne faut pas le faire ? Parce que c’est trop. C’est un très gros défi, probablement plus grand que ceux auxquels Michael (Phelps) a été confronté. « , résume Bob Bowman, l’homme qui, après avoir façonné la légende américaine avec 28 médailles olympiques (dont 23 d’or), accompagne le prodige français vers les sommets.
Regarder vers l’avant
Après son succès magistral dimanche soir sur le 400 m quatre nages, la valse des sollicitations (Gabriel Attal et Amélie Oudéa-Castéra dans les entrailles de Paris La Défense Arena, Emmanuel Macron au téléphone) et des obligations (podium, conférence de presse), Léon Marchand s’est couché après minuit, après avoir profité de massages. Le staff a fermé les yeux vers 2 heures du matin pour se lever à 6 heures. Lundi matin, Léon Marchand n’a pas traîné au lit. Le matin, il alignait déjà des longueurs dans le bassin d’entraînement. Le regard tourné vers l’avenir. Un défi qui lui tient à cœur.
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« J’ai toujours eu du mal à choisir entre le papillon et la brasse. Je n’ai jamais eu l’occasion de m’exprimer dans les deux courses en même temps. Ici, aux Jeux, le programme n’est pas si mal. Il y a une heure et demie entre les deux finales, c’est un gros défi, mais je pense que je suis capable de le faire. Cela peut me transcender. Le vrai problème, c’est… le 200 m m 4 nage le lendemain (série et demi-finale). Là, il faudra se coucher tôt, se lever tôt, essayer de nager le plus vite possible pour être en finale, être bien placé surtout avec une forte concurrence. »
Plonger, nager, sortir. Recommencer. Encore et encore. Une habitude. « L’enchaînement, en juniors, ça s’est passé un peu comme ça. On ne voulait pas abandonner une épreuve en se disant qu’il fallait prendre de l’expérience. Finalement, le fait d’être dans un timing, de s’organiser, de se préparer, d’enchaîner, c’est atypique, c’est quelque chose qui lui plaît, et on aime aussi travailler là-dessus. C’est toujours bien de sortir des choses ordinaires « , assure Nicolas Castel, l’un des entraîneurs de la tête d’affiche de la natation française. Denis Auguin, ancien entraîneur d’Alain Bernard, en charge de la succession au sein de la DTN de la fédération française, lève le voile sur le système imaginé pour encadrer le double challenge : « Nous nous sommes organisés pour relever ce défi. Nous allons essayer de limiter tout ce qui nuit à la récupération physique et nerveuse. Nous avons mis en place un petit protocole de récupération dans l’eau, basé sur les massages, et aussi sur ce qui concerne l’alimentation. Tout est encadré, même s’il y a toujours des imprévus. C’est aussi ça le haut niveau, accepter l’imprévu et savoir le gérer sur le moment. C’est un énorme défi pour tout le monde, c’est très excitant. » Léon Marchand est prêt. Déterminé à laisser sa marque sur les Jeux…