L’enquête sur la mort de Nahel, tué par un policier à Nanterre, est terminée
Plus d’un an après la mort de Nahel, blessé par balle au thorax par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin 2023, le juge d’instruction a bouclé son enquête, a appris mercredi l’Agence France-Presse (AFP) de sources concordantes, confirmant une information de RTL.
L’avis de fin d’information judiciaire, ouvert pour meurtre, a été rendu le 2 août, selon l’avocat de la mère de Nahel, Me Nabil Boudi, et une source proche du dossier. La mort de l’adolescent avait provoqué plusieurs nuits d’émeutes dans toute la France.
M. Nabil Boudi s’est félicité auprès de l’AFP d’un avis de fin d’enquête judiciaire « qui arrive beaucoup plus rapidement que celles habituellement rendues par la justice ». « Mais ce retard, finalement, n’est pas si surprenant, compte tenu de l’émotion et des troubles à l’ordre public provoqués par le drame. »il ajouta.
« À notre avis, l’enquête judiciaire a confirmé ce que nous avons vu sur les images, à savoir que le tir n’était pas nécessaire et que le policier n’aurait jamais dû utiliser son arme à feu. »il a continué.
Contacté par l’AFP, l’avocat du policier mis en examen, Me Laurent-Franck Liénard, a indiqué qu’il comptait « faire des observations en vue d’un licenciement »L’avocate du second policier, témoin assisté, Me Pauline Ragot, n’a pas souhaité faire de commentaires. Les parties ont désormais trois mois pour formuler leurs observations, avant que le parquet ne demande ou non le renvoi devant un tribunal correctionnel du policier qui lui a tiré dessus, poursuivi pour meurtre.
Une reconstruction réalisée en mai
Nahel M., 17 ans, a été tué le 27 juin 2023 par une balle tirée à bout portant par un policier qui contrôlait la voiture au moment où elle redémarrait. La Mercedes jaune a ensuite percuté un bloc de béton à quelques dizaines de mètres.
Une première version policière, selon laquelle le jeune homme aurait chargé le motard, a été démentie par une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux. L’auteur du coup de feu mortel, Florian M., a été inculpé de meurtre et écroué cinq mois, avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire.
Une reconstitution des faits a eu lieu le 5 mai. En présence de leurs avocats, Florian M., son collègue présent ce jour-là et plusieurs témoins ont été confrontés à leurs déclarations, notamment pour établir si le policier qui a tiré était en danger de mort. Mi-juillet, une confrontation a eu lieu entre les policiers, la mère de Nahel et les deux passagers présents dans la voiture avec l’adolescent au moment des faits.