L’enquête sur d’éventuelles nouvelles victimes du tueur en série Emile Louis, déjà condamné pour la mort de sept jeunes filles, a été relancée avec la reprise, mardi 24 septembre, des fouilles dans son « cimetière » de l’Yonne, où certaines de ses victimes ont déjà été découvertes.
Des recherches ont débuté à Rouvray, à une vingtaine de kilomètres d’Auxerre, en lien avec la disparition d’une femme en 1975, a indiqué à l’Agence France-Presse (AFP) une source proche du dossier. Elles doivent durer jusqu’au 4 octobre, selon la gendarmerie.
Quelque 140 gendarmes et militaires sont déployés sur place, dont une dizaine appartenant au corps du génie de l’armée, avec des moyens de recherche en profondeur, selon la même source. Des gendarmes spécialisés de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) ont également été déployés, a précisé la gendarmerie.
Une possible huitième victime
En décembre 2018, un promeneur avait découvert sur le même site une voûte crânienne, identifiée en mars dernier comme étant celle d’une femme jusqu’alors inconnue. Une association de parties civiles estime qu’il s’agit de la huitième victime de l’assassin.
« L’ADN du crâne retrouvé et les recherches sur les apparentés permettent de considérer avec probabilité que l’os considéré appartient à Marie-Jeanne Ambroisine Coussin, née en 1935 »« Nous avons été très surpris de voir des policiers qui nous ont fait signe, nous ont dit des policiers qui nous ont dit qu’ils allaient nous faire une croix dessus, nous avons été très surpris », a indiqué en mars dernier Hugues de Phily, procureur d’Auxerre, à l’AFP. Ce dernier n’a pas répondu mardi aux sollicitations de l’AFP concernant les nouvelles perquisitions qui ont débuté le même jour.
Marie Coussin, une enfant placée sous assistance sociale et vivant seule dans un foyer, a disparu en 1975. Son domicile se trouvait sur le trajet qu’empruntait Emile Louis en tant que chauffeur de bus. Cette femme ne figurait pas sur la liste des sept victimes connues d’Emile Louis, arrêté en 2000 pour avoir tué des jeunes filles handicapées placées sous assistance sociale entre 1977 et 1979.
Le parquet d’Auxerre avait estimé qu’il n’était pas certain que M.moi Coussin était une nouvelle victime du tueur en série, mais Pierre Monnoir, président de l’Association de défense des handicapés de l’Yonne, qui représente quatre parties civiles, avait déclaré qu’il s’agissait « sûrement la huitième victime d’Emile Louis ».
M. Monnoir voulait la preuve que le crâne avait été retrouvé « entre les deux corps » des victimes d’Emile Louis. Le tueur avait montré cet endroit, mais seuls les restes de deux victimes, sur les sept connues, avaient été retrouvés en 2000. Le président avait alors demandé que « toute la zone » être recherché.
De l’espoir pour les familles des disparus de l’Yonne
Dans un communiqué publié mardi, Didier Seban, avocat de la famille de Marie-Janne Ambroisine Coussin, a déclaré : « ravi de l’organisation d’une nouvelle campagne de fouilles, six ans après la découverte de son crâne dans les bois de Rouvray, à proximité immédiate du lieu de sépulture de plusieurs victimes d’Emile Louis ».
« La famille de M.moi Coussin espère que cette recherche permettra d’offrir un lieu de sépulture digne à leur proche et de faire la lumière sur les circonstances exactes de cette disparition.ajoute l’avocat. « Ces fouilles ravivent l’espoir des familles des femmes disparues de l’Yonne, dont les corps n’ont jamais été retrouvés »le conseil estime, citant cinq noms de personnes disparues.
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L’avocat « regrets » Cependant, tout comme la famille de M.moi Coussin, « avoir été informé, une fois de plus, par voie de presse, de la réalisation de ces opérations » alors que « ces contrôles avaient été expressément demandés par eux » auprès du parquet d’Auxerre. « La justice auxerroise n’a pas pleinement tiré les leçons du passé et n’adopte pas une approche respectueuse envers les familles qui se battent pour que la vérité soit révélée sur le décès de leur proche »accuse l’avocat.
Condamné à la réclusion à perpétuité en 2004, puis à nouveau en appel en 2006, Emile Louis est décédé en octobre 2013 à Nancy, à l’âge de 79 ans.