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L’enquête demandée par Nicole Belloubet réfute les soupçons d’antisémitisme contre des étudiants

La ministre de l’Education nationale, Nicole Belloubet, avait demandé l’ouverture d’une enquête, à la suite de soupçons d’abaissement des notes au baccalauréat d’élèves d’un lycée juif. Ces soupçons ont été démentis par l’enquête.

Les soupçons et accusations de discrimination contre des élèves d’un lycée juif parisien lors de l’épreuve du baccalauréat 2024 n’ont pas été confirmés par l’enquête administrative lancée par la ministre Nicole Belloubet, a indiqué jeudi soir le ministère de l’Education.

Les éléments recueillis « ne permettent pas de conclure que les élèves du lycée de Yabné ont subi une quelconque discrimination en raison de leur prétendue religion ou de leur établissement d’origine », indiquent les résultats de l’enquête.

« Si certains élèves ont pu obtenir des notes plus faibles à cette épreuve très spécifique du Grand Oral qu’à d’autres épreuves écrites portant sur les mêmes matières, rien ne prouve que ces notes attribuées par un jury souverain auraient été dues à d’autres raisons que la maîtrise ou non de cet exercice par ces élèves », a précisé l’enquête. Les procédures d’examen ont été « conformes ».

« Ce serait extrêmement grave »

Plus tôt dans la journée, Nicole Belloubet avait demandé l’ouverture d’une enquête suite à des soupçons de baisse de notes d’élèves d’un lycée juif aux épreuves orales du baccalauréat.

Selon des propos entendus et relayés par la nouvelle députée de la 8e circonscription des Français de l’étranger, Caroline Yadan, qui s’est saisie du dossier, ce sont certains candidats de l’école Yabné qui ont été concernés par ces anomalies.

Des élèves ont passé des épreuves dans un établissement du 18e arrondissement de Paris et les examinateurs auraient eu un comportement inapproprié.

Ariel Goldmann, président du Fonds social juif uni (FSJU) et de la Fondation du judaïsme français (FJF), a précisé que deux jurys étaient à l’origine de ces anomalies de notation.

Au-delà du député, la sénatrice et ancienne ministre Laurence Rossignol avait également adressé un courrier au ministre de l’Education nationale. « Soit c’est une rumeur sans fondement et il est urgent d’y mettre un terme. Soit ces élèves ont en réalité été sous-classés parce qu’ils ont fréquenté un lycée juif et sont juifs, ce qui serait extrêmement grave », a-t-elle souligné.

L’examen oral en question

L’avocat Patrick Klugman avait précisé sur X que les différences de notation touchaient environ 15 élèves et que celles-ci étaient de « 9 points sur 20 en moyenne par rapport aux 123 autres candidats du lycée qui se sont présentés devant d’autres jurys ».

L’avocat a ajouté que « cet écart, qui ne peut être expliqué ni statistiquement ni pédagogiquement, laisse présager une discrimination ».

Lors du Grand Oral, le jury doit choisir l’un des sujets et proposer un sujet au diplômé qui dispose alors de vingt minutes pour préparer son exposé, puis le présente pendant cinq minutes. S’en suivent quinze minutes de questions-réponses et enfin cinq minutes de présentation du projet professionnel de l’étudiant.

Dans le cas où « des faits antisémites seraient constatés », a précisé le ministère, Nicole Belloubet « sera intraitable dans les suites qui seraient alors requises ». Dans le cas contraire, « il s’agirait alors d’informations infondées et intolérables », néanmoins, le ministère s’emploiera à « protéger tous les protagonistes ».

Cammile Bussière

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