l’enquête administrative ne porte pas sur une « situation de harcèlement scolaire »
Près d’un mois après l’attaque de Samara à Montpellier par d’autres étudiants, l’enquête administrative lancée par le ministère de l’Éducation nationale n’a trouvé aucun résultat. « situation de harcèlement scolaire » concernant la jeune fille de 13 ans, selon une synthèse du rapport publiée mardi 30 avril.
« Au terme de ses investigations, et concernant le traitement de Samara le 2 avril, la mission n’a constaté aucun manquement coupable de la part du personnel de l’établissement et ne peut objectivement établir une situation de harcèlement scolaire à l’encontre de Samara »est-ce écrit dans ce document.
Mardi matin, la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, a également annoncé sur France Inter que le collège où a été scolarisée Samara n’avait fait preuve de négligence, selon les conclusions de cette enquête administrative. « Au vu des éléments portés à leur connaissance, les équipes pédagogiques ont fait ce qu’elles pouvaientdit M.moi Belloubet. L’enquête administrative n’a révélé aucune négligence. »
Le résumé de l’enquête administrative fait également « l’observation de signaux d’alarme qui, agrégés, témoignent d’un malaise croissant à Samara ». « Ces signaux, épisodiques depuis la fin de l’année dernière, se sont accélérés depuis début mars et ont conduit à un suivi de l’élève resserré par la vie scolaire »selon les conclusions du rapport. « La petite Samara a fait l’objet de harcèlement »a déclaré mardi à l’Agence France-Presse (AFP) l’avocat de la mère de l’adolescent, Marc Gallix.
Rôle des réseaux sociaux
Samara a été agressée le 2 avril devant son collège à Montpellier par plusieurs étudiants, la plongeant dans le coma pendant plus d’une journée. Sa mère avait pointé du doigt le manque de réactivité du collège, provoquant la colère et une grève des enseignants qui s’estimaient eux aussi insuffisamment soutenus par le ministre.
M.moi Belloubet a indiqué qu’il attendait les résultats de l’enquête menée par son ministère. Elle s’est finalement ralliée, mardi, à l’idée que le collège Arthur-Rimbaud n’avait pas échoué. « Il y a eu un suivi de l’élève, elle a été entendue à plusieurs reprises par les équipes pédagogiques avant le drame survenu », a énuméré le ministre. Regrettant « une tragédie pour nous tous »elle a soutenu l’exclusion pure et simple des étudiants incriminés dans l’attentat, cinq d’entre eux ayant également été mis en examen par la justice.
Quant au contexte de l’attaque, Mmoi Belloubet a rappelé que l’enquête avait mis en lumière le rôle des réseaux sociaux, à travers des comptes dits « fisha » qui visent à dénoncer les jeunes filles en diffusant des images dégradantes. L’attaque a eu lieu « dans le cadre d’un groupe d’adolescents qui se criaient dessus » sur les réseaux sociaux, avait auparavant expliqué le parquet.
« Sur les faits, entendre qu’il n’y a pas d’échec de la part du collège, pour la mère de Samara, c’est insupportable »a insisté M. Gallix auprès de l’AFP, dénonçant un « forme de corporatisme des enseignants ». La mère de la fille est « très choqué » par les mots de Mmoi Belloubet, « elle a l’impression que c’est une forme de trahison »a-t-il ajouté, affirmant que Samara n’a pas été entendue dans le cadre de l’enquête administrative du ministère.