Succès superficiel et bonne solution pour de nombreux automobilistes souhaitant passer à l’électrique sans se ruiner, le leasing électrique dès le début de l’année pose désormais de sérieux problèmes. D’abord celui du remboursement, que l’Etat n’a toujours pas effectué.
- François Lemaur
Les grandes promesses entraînent de grandes attentes. Début 2024, alors que l’État met en place le leasing social pour les voitures électriques, les concessionnaires l’attendent. Car au-delà de la communication officielle, qui annonce que l’État prend en charge une partie du prix des véhicules électriques afin de proposer des loyers extrêmement compétitifs aux acheteurs les plus modestes, il faut rappeler le fonctionnement du commerce automobile dans son ensemble. Normalement, c’est le concessionnaire qui achète un véhicule auprès du constructeur avant de vous le vendre. Dans le cas du leasing social, la promesse de l’État était donc de prendre en charge, pour chaque voiture électrique, l’équivalent de 13 000 €, mais sous forme de remboursement, après l’achat de la voiture par le concessionnaire. au fabricant.
La belle ardoise
Mais alors que le système est à l’arrêt depuis plusieurs mois, l’État n’a pas encore versé un seul centime aux distributeurs, comme le rappelle le délégué général des Mobiliens, Xavier Horent. Or, la promesse « d’une voiture électrique à moins de 100 € par mois » ayant ravi de nombreux acheteurs et l’Etat ayant quasiment doublé le nombre de dossiers en cours de traitement, l’ardoise s’élève toujours à 100 millions d’euros. Si l’accumulation du « 0 » peut paraître abstraite, il y a bel et bien une réalité économique derrière elle. Celui que les dealers ont avancé de grosses sommes d’argent, au point, parfois de se mettre en danger financier puisque le remboursement n’a toujours pas eu lieu. Nos confrères d’Auto Infos relayent les propos de certains distributeurs qui ont été contraints de contracter des emprunts pour pouvoir livrer les voitures. Alors que les premières discussions s’ouvrent sur un nouveau cycle de leasing électrique pour 2025, les dealers ne le voient pas forcément ainsi et attendront sans doute la reprise de la première vague avant de se lancer dans un second tour.
Un dérapage… incontrôlable ?
Plus généralement, l’issue de ce système pose question et s’apparente même à un dérapage. En effet, pour éviter de laisser tomber les automobilistes ayant accédé à la voiture électrique pour moins de 100 euros par mois, l’État n’a d’autre choix que de renouveler le dispositif à intervalles plus ou moins réguliers., sous peine d’obliger de nombreux acheteurs à repartir dans une voiture thermique faute de pouvoir en acheter une électrique, même d’occasion. Sans compter la vague d’arrivées sur le marché de l’occasion de voitures qui va perturber la valeur des biens d’occasion. Une rencontre entre les Mobiliens et l’Agence de Service et de Paiement, autrement dit l’Etat, doit avoir lieu dans quelques jours.
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