Inconnus du grand public avant le 28 août, les athlètes paralympiques français se sont fait connaître à Paris, notamment grâce à des performances qui ont emporté le public avec eux.
Publié
Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Cette fois, c’est bel et bien terminé. Les épreuves finales des Jeux paralympiques ont rendu leur verdict dimanche 8 Septembre, mettant fin à un été riche en émotions, vibrant au rythme des médailles tricolores qui se succédaient, jour après jour.
Sur le premier titre d’Ugo Didier en para-natation, jeudi 29 Du mois d’août, jusqu’à la dernière médaille décrochée par Nélia Barbosa en paracanoë, la délégation française a régalé le public français pendant onze jours. Reste un flot de souvenirs, que franceinfo:sport a tenté (de manière non exhaustive) de retracer.
Boccia : Aurélie Aubert nous fait monter les larmes aux yeux
Qui aurait pu dire, a priori, qu’il s’attendait à vibrer devant la boccia ? La méconnaissance de la discipline par le grand public a au contraire été la plus grande force de ce sport sans équivalent olympique, mettant en avant des pratiquants souffrant de handicaps moteurs parfois sévères.
Suite aux performances d’Aurélie Aubert, inscrite en catégorie BC1 (limitation modérée des mouvements des bras et des épaules puis limitation importante du tronc et des jambes), on a commencé à y croire, à vibrer lors de chaque lancer de la jeune femme de 27 ans années… Sa finale remportée face à la numéro deux mondiale a eu cette magie que les larmes qui coulaient sur le visage de la Normande, et un peu aussi de son assistante Claudine Llop, sont aussi apparues sur le nôtre, devant la télévision. Un coup de joie et de bonheur indescriptible, partagé également par ses supporters lors de sa visite au Club France quelques heures plus tard. Et le premier titre français de l’histoire de la boccia.
Paratriathlon : Alexis Hanquinquant a tenu bon
Son avance était telle qu’il a pris le temps de ralentir le pas pour savourer l’instant devant sa famille et ses amis, tous venus assister au sacre tant attendu du porte-drapeau de l’équipe paralympique française. Tout sourire en franchissant la ligne d’arrivée sur le Pont Alexandre-III, Alexis Hanquinquant a sans doute réalisé le plus grand succès de sa carrière.
Invincible depuis 2017 dans sa catégorie PTS4 (troubles légers de coordination d’un côté du corps, à un degré élevé sur un bras, ou absence de membres), le désormais double champion paralympique de 38 Il a assumé depuis plusieurs années son statut de premier porte-parole du parasport français. Il a emmené dans son sillage tous ses partenaires du paratriathlon, dont Jules Ribstein (or en PTS2), Thibaut Rigaudeau et Antoine Perel (argent et bronze en PTVI).
Paracyclisme : dans le sillage de Mathieu Bosredon, les Bleus impressionnent
L’équipe de France visait entre 25 et 30 podiums. Avec 28 médailles, le compte est bon pour les Bleus du paracyclisme. Marie Patouillet a été la première à débloquer le compteur sur la piste, avec l’argent sur 500 m, catégorie C5. Mais, à l’image de cette incroyable équipe de France de cyclisme sur route (21 podiums), c’est Mathieu Bosredon qui repart de Paris les poches les plus pleines : le Briveois de 33 ans, déjà sacré sur le contre-la-montre et sur la course en ligne en catégorie H3, a ajouté une troisième médaille d’or dans le relais handbike avec Florian Jouanny et Joseph Fritsch.
Para-natation : Ugo Didier et Emeline Pierre, les deux amis sacrés
Depuis leur première sélection commune en équipe de France en 2015, Ugo Didier et Emeline Pierre sont liés par une irrépressible envie de briller ensemble. A Paris, le sociétaire du Cercle des nageurs de Brest et celui des Dauphins du Toec, à Toulouse, ont offert les deux médailles d’or de la para-natation française. Leurs sourires dans le bassin de Paris La Défense Arena ne laisseront pas les mémoires. Si Didier, 22 ans et déjà médaillé à Tokyo, était attendu, le « fantastique quatrième » (avec Alex Portal et Laurent Chardard) a créé la surprise sur 100 m nage libre (S10).
Sport paralympique : Tanguy de La Forest, roi de Châteauroux
Sa nomination comme porte-drapeau français pour la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques est un joli clin d’œil du destin. Proche de tout abandonner après Rio en 2016, Tanguy de La Forest a récolté les fruits de son travail acharné cet été. Le tireur sportif, qui participait à ses sixièmes Jeux paralympiques, a été l’un des hommes forts de l’équipe de France. Son émotion après sa première médaille – et son premier titre ! – dans la compétition, à la carabine à 10 m couchée, a touché tout le public de Châteauroux. Le Rennais de 46 ans a pu savourer : « C’est mieux qu’un rêve, c’est juste parfait ».
Parajudo : Sandrine Martinet et Helios Latchoumanaya, rendez-vous en 2028 ?
Huit ans après sa dernière victoire à Rio en 2016, Sandrine Martinet a décroché une cinquième médaille paralympique à Paris. Figure du parasport français, déficiente visuelle, la judoka de 41 ans avait déjà été vice-championne paralympique en 2021 à Tokyo. Mais cette médaille n’a pas « pas la même saveur »comme elle l’a expliqué après sa défaite en finale face à la numéro un mondiale, la Kazakhe Akmaral Nauatbek. Pas question pour autant de raccrocher les crampons tout de suite. « Je ne sais pas jusqu’où j’irai, mais puisque j’ai les moyens de m’entraîner et de prendre soin de ma famille maintenant que cela devient de plus en plus professionnel, pourquoi arrêter maintenant ? »elle se demandait.
Même si la route vers Los Angeles sera longue, elle ne sera sûrement pas la seule à relever le défi. Helios Latchoumanaya, 24 ans, double champion du monde dans sa catégorie des moins de 90 kg (J2, athlètes déficients visuels), voudra sans doute oublier au plus vite sa déception, lui qui a pris la médaille d’argent alors qu’il ne visait que l’or. Le natif de Tarbes (Hautes-Pyrénées), qui a soulevé de maestria l’arène du Champ-de-Mars, sera en tout cas suivi de près.