L’Elysée et la rue de Valois veulent relancer la coopération culturelle franco-chinoise

Publié le 6 avril 2023 à 18 h 30Mis à jour le 6 avril 2023 à 19:00
La coopération culturelle est l’un des axes majeurs de la relation diplomatique entre la France et la Chine. Après trois ans de crise sanitaire, le président de la République, accompagné de la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, entend lui donner un nouvel élan. « La perspective de 2024, année franco-chinoise du tourisme culturel et 60e anniversaire de nos relations diplomatiques, est l’occasion de renforcer notre coopération et de relancer le tourisme chinois en France. Il y avait 2,2 millions de visiteurs chinois en 2019, ce qui représentait 3,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Un défi majeur », explique-t-elle, mettant en avant des collaborations dans tous les domaines : expositions muséales, résidences artistiques, édition, cinéma, arts de la scène.
Emmanuel Macron a inauguré mercredi « Croisements », le principal festival culturel étranger en Chine depuis 2006, et pour la France, le plus important consacré à la culture française hors de ses frontières, avec 255 événements dans 15 villes.
Dans le domaine muséal, outre les différents accords bilatéraux prévoyant de faciliter le dédouanement des œuvres, de favoriser la mobilité des étudiants en art, de relancer la coopération en matière de préservation et de restauration du patrimoine, plusieurs partenariats ont été conclus.
Le Mobilier National en première ligne
Celle entre le Centre Pompidou et le West Bund Museum de Shanghai, qui a traversé la crise sanitaire, doit être renouvelée prochainement, et une exposition d’artistes chinois contemporains est prévue à Beaubourg en 2024. Le château de Versailles et la Cité interdite organiseront conjointement en 2024 l’exposition « La Chine à Versailles » à la Cité Interdite, évoquant les inspirations mutuelles entre Louis XIV et Kangxi, empereur de la dynastie Qing, tandis que cette même année Guimet et Art Exhibition China mettront en place des événements croisés. Le musée Rodin doit accompagner la présentation permanente d’une collection d’œuvres du sculpteur en Chine.
Le Mobilier national a remporté le plus gros pari avec à la fois la présentation de l’exposition « Le chic ! Arts Décoratifs et Mobilier de 1930 à 1960″, à Shanghai, en collaboration avec le groupe média Hantang, la tournée de « Napoléon, Les Palais disparus » avec le Beijing Zhongchuang Universal Science & Technology, et la gestion de résidences dédiées aux métiers de pour immerger les artistes chinois dans l’écosystème de l’artisanat français.
« Starmania » en tournée
Un programme de résidences communes pour artistes et designers a également été lancé à l’initiative de la Fondation Jonathan KS Choi et de l’Ambassade de France en Chine.
Dans l’émission, la société de production NDP Project et Beijing Joyway Culture Media devraient programmer dans dix villes en 2024-25 « Starmania » revisité par le réalisateur Thomas Jolly. Sont également prévues des tournées de la Comédie-Française, du Ballet de l’Opéra de Bordeaux (qui invitera ensuite la troupe d’opéra kunqu), des « Mis érables » en partenariat avec le Printemps des comédiens, le Beijing Poly Theatre Management et le Magnificent Théâtre. Un programme favorisera l’émergence de la chorégraphie chinoise et les échanges en matière de formation et de résidence en danse contemporaine.
Le box-office chinois redémarrant (plus de 80.000 écrans), la sortie de « Notre-Dame brûle » a marqué jeudi le retour du cinéma français en présence de Jean-Jacques Annaud et du ministre pour l’avant-première du film.
Montage et architecture au menu
Vendredi le ministre a rendu visite au groupe éditorial Post Wave car la Chine est le premier partenaire des éditeurs français et le mandarin, première langue pour la cession des droits des ouvrages tricolores. Elle a également visité le Centre national des arts et du spectacle, construit par Paul Andreu. La France a formé de nombreux architectes chinois et les Français ont eu beaucoup de succès en Chine comme Andreu, Nouvel (musée de Pudong) ou l’agence Arep, filiale de la SNCF, qui a construit le Musée de la Capitale à Pékin.