Bonnets en poils d’ours, épées et pas cadencés : avec une relève de la garde inédite entre l’Elysée et Buckingham Palace, la France et le Royaume-Uni ont célébré lundi 8 avril le 120e anniversaire de l’Entente cordiale.
Signé en 1904, cet accord contribue à améliorer les relations entre la France et le Royaume-Uni après les guerres napoléoniennes. Elle est encore aujourd’hui considérée comme le fondement de l’alliance entre les deux membres de l’OTAN, à l’amitié souvent tumultueuse.
Des grenadiers de la maison royale britannique ont participé lundi, à 9h45, à la cérémonie de relève de la garde dans la cour d’honneur de l’Elysée, en présence du chef de l’Etat et de l’ambassadrice britannique en France, Menna Rowlings. .
Les seize membres de la compagnie numéro 7 Coldstream Guards de l’ambassade britannique, portant leur tenue traditionnelle bonnet à poilchapeaux de haute fourrure, participèrent à la relève de leurs homologues français de deux sections du 1euh régiment d’infanterie. La chorale de l’armée française a ensuite chanté les deux hymnes, que Dieu sauve le roi Et La Marseillaise. « C’est la première fois dans l’histoire de l’Elysée qu’une troupe étrangère est invitée à participer à ce rituel militaire »note la présidence française.
Première britannique
A Buckingham, c’est aussi la première fois qu’un pays non membre du Commonwealth, association d’anciennes possessions britanniques anglophones, participe à la relève de la garde. Devant le palais du roi Charles III, les deux hymnes ont retenti. Les grenadiers de la maison royale ont également joué la marche Entente Cordialecomposé il y a plus de cent ans par Gabriel Allier pour célébrer l’accord entre les deux pays.
Au total, trente-deux membres de la Garde républicaine de la gendarmerie française et quarante membres des Scots Guards ont pris place devant le palais de Buckingham. Le duc et la duchesse d’Édimbourg – le prince Edward, qui est le plus jeune frère du roi, et son épouse Sophie –, accompagnés de l’ambassadrice de France au Royaume-Uni, Hélène Duchêne, ont inspecté les troupes françaises et britanniques, en présence des Britanniques. Le chef d’état-major, le général Patrick Sanders, et le chef d’état-major français, le général Pierre Schill.
Au centre de la place, les chefs d’escadron des deux troupes se sont serré la main, symbolisant l’Entente Cordiale. « Alors que le Brexit était voté puis mis en œuvre, (…) que la guerre revient et que nos défis sont immenses, cette Entente Cordiale est en quelque sorte le fondement si ancien mais si pertinent à notre époque actuelle qui nous permet de maintenir la relation bilatérale »a déclaré le président français Emmanuel Macron en une vidéo publiée sur.
« La France et le Royaume-Uni, traversant les deux guerres mondiales et les bouleversements du XXee siècle, avons su construire une relation bilatérale forte, fondée sur le même idéal démocratique, sur une adhésion commune au multilatéralisme et sur une vision partagée de nos responsabilités et de nos intérêts stratégiques. »a rappelé M. Macron.
« Ce partenariat nous rend tous plus sûrs et plus forts »
« Ce formidable partenariat nous rend tous plus sûrs et plus forts »a a salué le ministre britannique de la Défense, Grant Shapps. Royaume-Uni et France « continuera à relever les défis posés par un monde plus dangereux ».
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La signature de l’Entente cordiale le 8 avril 1904, visant à régler les conflits coloniaux, est largement considérée comme ouvrant la voie à l’union de la France et de la Grande-Bretagne contre l’Allemagne pendant la Première Guerre mondiale.
Par extension, c’est souvent le nom donné aux relations franco-britanniques, régulièrement marquées par des antagonismes et des tensions. Fin 2023, Emmanuel Macron rendait une nouvelle fois publique, le premier mardi de chaque mois, la relève de la garde républicaine devant l’Elysée. Celle-ci est cependant bien moins spectaculaire que celle des Scots Guards devant le Palais Royal de Londres.