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L’éléphant de Bornéo menacé d’extinction, le lynx ibérique en voie de guérison

Un bébé éléphant récupère après avoir été retrouvé errant seul sur la côte est de Bornéo, avec des gardes parrainés par le zoo de l'Oregon, en Indonésie, le 26 février 2024.

Il n’en reste plus qu’un millier à l’état sauvage. Les éléphants de Bornéo sont désormais classés en danger, selon la mise à jour de la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publiée jeudi 27 juin. Pour la première fois, cette sous-espèce d’éléphants d’Asie, également considérée comme menacée, a été évaluée de manière indépendante.

« Nous avons rassemblé des preuves qui nous permettent d’affirmer avec certitude que l’habitat des éléphants de Bornéo a diminué de plus de 50 % au cours des 75 dernières années et que le nombre d’individus a également diminué », explique Marc Ancrenaz, du Groupe de spécialistes de l’éléphant d’Asie de l’UICN. Ce classement sur liste rouge ne va pas tout changer du jour au lendemain, mais c’est un signal fort pour dire que cette espèce emblématique risque de disparaître et qu’il faut faire quelque chose. »

Plus petits que les éléphants d’Asie, mais dotés de plus grandes oreilles et d’une queue plus longue, les éléphants de Bornéo vivent principalement dans l’État de Sabah, en Malaisie. L’origine de leur présence sur cette île, la troisième plus grande du monde, reste un mystère : ont-ils migré pendant la période du Pléistocène, lorsqu’un pont terrestre reliait encore l’île au continent ? Ou ont-ils été introduits par l’Homme ? Les scientifiques n’ont pas encore tranché entre les deux hypothèses.

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Ce qui est sûr cependant, c’est que la population a lourdement souffert, dans les années 1990 et 2000, de la déforestation au profit des activités agricoles, et notamment de l’huile de palme. « Il n’y a pratiquement pas de déforestation à Sabah aujourd’hui, mais l’habitat est extrêmement fragmenté, explique Marc Ancrenaz, qui vit en Malaisie depuis vingt-cinq ans et est directeur scientifique de l’ONG Hutan. Du fait de cette fragmentation, pour passer d’une forêt à l’autre, les éléphants sont obligés de traverser des zones habitées par les humains.

Sensibiliser les villageois

Outre le braconnage, qui représente également un facteur de pression, les spécialistes estiment que la coexistence entre ces éléphants et la population est l’enjeu central pour assurer la survie de l’espèce. Un problème mondial, que l’on retrouve un peu partout sur la planète. Parmi les solutions possibles à Bornéo, les experts soulignent la sensibilisation des villageois et des agriculteurs pour leur apprendre à réagir en cas de rencontre avec ces animaux, mais aussi la redéfinition des paysages avec la création, par exemple, de corridors forestiers pour faciliter les déplacements. d’éléphants.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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