Dans un entretien au « Parisien », Jean-Noël Barrot revient sur la victoire de Donald Trump à l’élection américaine de 2024.
Le ministre des Affaires étrangères met en cause la responsabilité des « élites » et des « démocrates ».
Mais selon lui, le milliardaire new-yorkais ne devrait pas mettre fin au soutien américain à l’Ukraine.
La large victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine et ses conséquences pour l’Europe interrogent sans doute la classe politique française. Deux jours après la sortie remarquée d’Emmanuel Macron, qui a exhorté les Européens à ne pas être les «herbivores« dévoré par »carnivores« , a livré Jean-Noël Barrot au parisien son analyse du succès du candidat républicain.
S’il juge « un peu facile« y voir la victoire d’un certain populisme, c’est au ministre des Affaires étrangères »résultat de décennies d’aveuglement des élites face aux bouleversements du monde, de leur déni de l’exaspération légitime des classes moyennes et populaires« . Jean-Noël Barrot souligne notamment « l’échec des démocrates » et leur « incapacité à proposer un nouvel horizon, à répondre à cette colère. »
Cette Europe qui doit se « muscler »
Inquiet du possible rôle accordé au riche fondateur de Tesla, Elon Musk, dans le futur gouvernement Trump en récompense de son soutien à la campagne, le patron du Quai d’Orsay se veut en revanche plus rassurant. sur les intentions du 47e président des États-Unis. Unis dans la guerre en Ukraine.
« Donald Trump est trop sage pour accepter ce qui serait la plus grande annexion territoriale de l’histoire depuis 75 ans.« , assure l’ancien vice-président du MoDem, qui met néanmoins en garde contre un « triple risque existentiel« pour l’Europe et appelle à son maintien »se muscler dans les domaines militaire, industriel et commercial« .
Une nécessité perçue par de nombreux analystes politiques comme une nécessité alors que l’éloignement annoncé des États-Unis du Vieux continent fait craindre un déséquilibre brutal du rapport de force entre l’UE et la Russie de Vladimir Poutine.