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L’Egypte traque les agences de voyages malhonnêtes

Les Égyptiens représentent plus de la moitié des 1 300 personnes décédées lors du pèlerinage à La Mecque, qui s’est déroulé dans des températures extrêmes. Les agences ont envoyé de nombreux pèlerins avec un simple visa touristique, ne permettant pas, notamment, d’accéder aux infrastructures climatisées.

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Une vue aérienne de la Grande Mosquée de La Mecque avec la Kaaba au centre, le 17 juin 2024, lors du pèlerinage annuel du hajj.  (FADEL SENNA / AFP)

Le pèlerinage s’est terminé mercredi 12 juin et les sanctions ne s’éternisent pas. Seize agences ont déjà été privées de leurs droits. L’Egypte traque les agences de voyages malhonnêtes, accusées d’envoyer des pèlerins à La Mecque sans autorisation. Une pratique qui a largement contribué aux 1 300 décès la semaine dernière sous des températures caniculaires. Le Premier ministre égyptien a ordonné samedi « la révocation de leur licence, le renvoi de leurs dirigeants au parquet pour ‘escroquerie’ainsi qu’une amende « au profit des familles des personnes décédées par leur faute. »

Ces agences sont accusées d’avoir envoyé des pèlerins en Arabie Saoudite avec un simple visa touristique et non avec un visa spécifique pour le hajj. Cependant, pour faire ce pèlerinage, que tout musulman qui en est capable doit effectuer au moins une fois dans sa vie, il faut un permis. Ne pas en avoir change tout. Les pèlerins illégaux se retrouvent hébergés dans des tentes surpeuplées et non climatisées. Ils se cachent des autorités, ne peuvent pas appeler les secours médicaux, ni prendre les bus qui organisent les rotations vers la Kaaba. De nombreux Égyptiens traversent même le désert seuls pour rejoindre la Mecque.

La semaine dernière, les températures étaient littéralement insupportables. Il n’a jamais fait plus froid que 40 degrés, avec des températures maximales de 51,8 degrés. Sur les 1 300 décès recensés en 2023 par les autorités saoudiennes, victimes en grande majorité d’insolations et de déshydratation, 83 % n’ont pas été recensés. Les Egyptiens représentent plus de la moitié de ce triste bilan.

De nombreux pèlerins arrivent sans visa car les permis officiels attribués selon un système de quotas sont très chers. Pour l’Egypte par exemple, il y en a 90 000. La moitié est distribuée par les autorités par tirage au sort, à des prix très bas. L’autre moitié est reversée à des agences de voyages agréées, qui facturent des sommes faramineuses, l’équivalent d’au moins cinq ans de salaire. Même ceux qui en ont les moyens tentent de contourner le système pour économiser plusieurs milliers de dollars.

Juste avant le pèlerinage, l’Arabie Saoudite avait annoncé avoir refoulé plus de 300 000 personnes avec de simples visas touristiques, mais au moins 400 000 autres ont réussi à passer entre les mailles du filet. Quelque 400 000 personnes sur un total d’environ 1,8 million de participants. Les autorités du royaume, bien qu’impliquées dans l’accueil parfois chaotique des pèlerins officiels, ne se sentent en aucune façon responsables. « L’État n’a pas failli, a déclaré vendredi un haut dignitaire, les pèlerins ont commis une erreur de jugement et n’ont pas mesuré les risques encourus.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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