L’Egypte sanctionne les agences de voyages pour « fraude »
Les autorités égyptiennes ont ordonné samedi le retrait des licences de 16 entreprises touristiques et le renvoi de leurs dirigeants devant les poursuites pour « fraude », après avoir fait voyager illégalement des pèlerins à La Mecque, en Arabie Saoudite.
Amende au profit des familles
Le Premier ministre égyptien Moustafa Madbouli « a ordonné de retirer les licences de ces sociétés, de déférer leurs dirigeants au procureur de la République et de leur infliger une amende au profit des familles des pèlerins décédés à cause d’elles », a indiqué son cabinet dans une déclaration.
Cette décision intervient après la mort de centaines de pèlerins lors du grand pèlerinage musulman organisé en Arabie Saoudite sous une chaleur torride, dont plus de la moitié n’avaient pas d’autorisation pour ce rassemblement annuel.
Un décompte établi vendredi, sur la base de déclarations officielles et d’informations fournies par des diplomates, fait état de plus de 1.100 morts, dont plus de la moitié en Egypte.
Chaque année, des dizaines de milliers de fidèles tentent de participer au pèlerinage sans disposer des autorisations nécessaires, payées et accordées selon des quotas, qui donnent accès notamment à des installations climatisées.
« L’État n’a pas failli »
Un haut responsable saoudien a défendu vendredi la manière dont le royaume a géré le pèlerinage du hajj, qui s’est officiellement terminé mercredi.
« L’État n’a pas failli, mais il y a eu une erreur de jugement de la part des gens qui n’ont pas mesuré les risques encourus », a déclaré ce responsable.
« Cela s’est produit dans un contexte de conditions météorologiques difficiles et de températures très rigoureuses », a-t-il ajouté.
Début juin, l’Arabie saoudite a annoncé que ses forces avaient repoussé de La Mecque plus de 300 000 pèlerins non enregistrés, dont 153 998 étrangers entrés dans le royaume avec des visas touristiques, sans passer par les voies officielles.
Il semble cependant qu’un grand nombre de pèlerins non autorisés aient réussi à participer aux rituels qui se sont déroulés sur plusieurs jours, dans des conditions particulièrement éprouvantes.
400 000 pèlerins non enregistrés
Le hajj est l’un des cinq piliers de l’islam et tout musulman qui en a les moyens doit le faire au moins une fois dans sa vie. Les permis pour participer au hajj sont attribués aux pays selon un système de quotas.
Même pour ceux qui peuvent les obtenir, les coûts élevés rendent l’itinéraire irrégulier – qui coûte des milliers de dollars de moins – plus attractif.
« Nous pouvons estimer le nombre de pèlerins non enregistrés à environ 400 000 », a déclaré vendredi le responsable saoudien.
« La plupart d’entre eux sont de la même nationalité », a ajouté le responsable, faisant probablement référence à l’Egypte. Des diplomates arabes ont déclaré en début de semaine que l’Egypte comptait 658 morts, dont 630 pèlerins non enregistrés.