Legrand délocalise l’activité de trois usines françaises, deux sites promis à la fermeture
Legrand rationalise son outil industriel. Lors d’un Comité économique et social central (CSE) organisé le 19 novembre, l’équipementier électrique a présenté un projet de redéploiement des activités industrielles entre sites français, et de transfert de certaines productions « à faible valeur ajoutée » vers des usines situées à l’étranger.
Les mesures seront déployées progressivement d’ici 2028. Les usines Valprod de Limoges (Haute-Vienne) et Fontaine-le-Bourg (Seine-Maritime) doivent fermer, tandis que le site de Guise (Aisne) sera transformé. Selon Legrand, aucun licenciement ni retraite anticipée ne sont prévus, et tous les salariés concernés devraient être reclassés sur d’autres sites « situés à proximité ».
L’entreprise « mettra en place des formations adaptées, l’objectif étant de permettre à chaque salarié impacté de trouver un emploi au sein du groupe », précise-t-elle.
Une production désagrégée en France et à l’étranger
Selon les informations communiquées par la CGT Legrand Limousin, le site Valprod de Limoges (54 personnes) devrait être à l’arrêt entre 2026 et 2028. Il fabrique des boîtiers d’encastrement, des plaques d’interrupteur de la gamme Céliane et des appareils de commutation. connexion d’éclairage. La production doit être transférée entre la Hongrie et ses sites de Magré, Limoges ainsi que Chabanais (Charente) et Sillé-le-Guillaume (Sarthe), dont les bâtiments ont été rénovés en 2023.
Fin de partie également pour le site de Fontaine-le-Bourg (99 personnes) où sont fabriqués les pinces Colson et Colring (qui permettent le maintien des câbles et l’organisation des armoires électriques), les borniers, les armoires et les barres, avec une production interrompue. entre la sous-traitance en Asie et les sites situés à Malaunay (Seine-Maritime), en Italie, en Turquie et en Estonie.
Quant au site de Guise (22 personnes actuellement), une partie de sa production (équipements électriques de la gamme Hypra, armoires et distributeurs) devrait être transférée à Malaunay. « L’atelier surdimensionné actuel sera fermé au profit d’un site plus petit à proximité. » La direction ne prévoit pas de licenciements, mais un reclassement des salariés dans la nouvelle usine de Guise ou sur d’autres sites. Le site ne devrait conserver à terme qu’une dizaine d’emplois.
Un marché du bâtiment en crise
Avec ce plan, le groupe (37 800 personnes dont 5 000 en France ; 8,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2023) entend « conserver ses positions de premier constructeur français et sa compétitivité, en renforçant l’efficacité de son système industriel en France. Legrand justifie sa décision par le recul du marché français du bâtiment pour la troisième année consécutive, avec une baisse du volume d’activité du bâtiment estimée à 7,5 %. Autre chiffre avancé, la baisse des mises en chantier de 43% dans le résidentiel et de 32% dans le tertiaire par rapport à 2019, sans perspective de reprise en 2025. Legrand réalise 15% de son chiffre d’affaires mondial en France.