L’Église catholique demande pardon pour son rôle dans l’esclavage et le colonialisme
A l’ouverture d’un synode sur l’avenir de l’Église, le pape François, par la voix du cardinal Michael Czerny, a reconnu la complicité de l’institution dans des systèmes favorisant l’esclavage et le colonialisme. Ce geste, accompagné de six autres demandes de pardon, marque un tournant historique dans la manière dont l’Église aborde ses responsabilités passées.
Le 1er octobre 2024, au Vatican, a eu lieu un moment très spécial lors de l’ouverture du synode : unassemblée réunie pour examiner les problèmes de la vie ecclésiale à tous les niveaux – dédié à l’avenir de l’Église catholique.
Cette réunion, qui se poursuivra jusqu’au 27 octobre, a débuté par un acte solennel de repentir, marquant un tournant historique dans la manière dont l’institution aborde certaines de ses actions passées controversées.
Le cardinal Michael Czerny, lisant un texte du pape François, a reconnu la complicité de l’Église dans des systèmes favorisant l’esclavage et le colonialisme.
Il a souligné que l’Église « ne reconnaît pas le droit à la dignité de toute personne humaine« , tout en participant à l’asservissement de populations entières.
Nous n’avons pas reconnu le droit à la dignité de chaque personne humaine, en la discriminant et en l’exploitant – je pense en particulier aux peuples indigènes – et à l’époque où nous étions complices de systèmes qui ont favorisé l’esclavage et le colonialisme.
Cette reconnaissance est d’autant plus importante qu’elle touche à des siècles d’histoire au cours desquels les missions chrétiennes destinées à évangéliser étaient souvent associées aux puissances coloniales.
L’Église n’était pas seulement spectatrice de ces systèmes, elle jouait parfois un rôle actif en légitimant l’autorité coloniale ou en restant silencieuse face à l’exploitation humaine.
Cette démarche de repentance fait écho à des mouvements similaires d’autres institutions religieuses, comme l’Église anglicane, qui a elle-même présenté ses excuses pour son implication dans la traite négrière, créant un fonds de réparations pour les descendants des victimes.
Ce geste de l’Église catholique, bien que symbolique, ouvre donc la voie à une réflexion plus approfondie sur la manière de corriger ces torts historiques.
Des voix, notamment au sein des communautés anciennement colonisées et des descendants d’esclaves, réclament des mesures concrètes, comme des actions de réparation, des fonds pour soutenir le développement des régions historiquement pillées et la restitution d’objets ou de terres.
Cette déclaration fait partie d’une série de sept demandes de pardon, chacune correspondant à un « nouveau péché » identifié par l’Église.
Outre l’esclavage et le colonialisme, l’institution a exprimé son repentir pour les péchés contre la paix, les femmes, les peuples autochtones, les migrants et d’autres problèmes de société. Ces confessions, lues par sept cardinaux, révèlent une volonté affichée de l’Église de se mettre face à ses responsabilités historiques. Un premier pas vers une révision de son rôle et de ses pratiques.