Législatives : les Français choisissent le parti de Jordan Bardella dans les duels RN-LFI

A quelques heures du second tour des élections législatives, notre sondage CSA pour CNews, Europe 1 et le JDD révèle des préférences marquées chez les électeurs français. Face à la question : « Si vous deviez choisir entre un candidat de La France Insoumise (LFI) et un candidat du Rassemblement national (RN), pour qui voteriez-vous ? »41% des sondés déclarent qu’ils opteraient pour le candidat du parti de Jordan Bardella et Marine Le Pen. En revanche, 32% des électeurs se prononcent en faveur du candidat du parti de Jean-Luc Mélenchon. Cependant, 27% des sondés indiquent qu’ils ne choisiraient ni l’un ni l’autre, soulignant ainsi le rôle potentiel des abstentions et des votes blancs ou nuls dans le résultat final du scrutin.

Dans le détail, les électeurs qui ont choisi le Nouveau Front populaire au premier tour font preuve d’une fidélité marquée à leur orientation politique. En effet, 87 % d’entre eux soutiennent le candidat LFI au second tour, alors que seulement 5 % se tournent vers le RN, et 8 % restent indécis ou préfèrent ne pas exprimer de préférence. La gauche dispose d’une base solide et cohérente, peu encline à se disperser ou à changer d’allégeance.

Les partisans de la majorité présidentielle affichent des réponses plus fragmentées, reflétant les atermoiements de ses dirigeants sur le « front républicain ». Si 37 % d’entre eux privilégient un candidat de gauche, 49 % optent pour l’abstention ou un vote blanc ou nul, signe d’un possible désenchantement ou d’une critique des options politiques proposées. Seuls 13 % des anciens électeurs de la majorité présidentielle se rallient au RN.

Parmi ceux qui ont voté pour Les Républicains au premier tour, la tendance s’inverse nettement par rapport au centre. 38% ont exprimé leur soutien au RN. Cependant, 47% ne se sont pas prononcés, ce qui souligne l’existence d’une part importante d’électeurs potentiellement déçus par les tendances politiques actuelles ou méfiants à l’égard des deux options présentées, notamment sur le plan économique.

Sans surprise, le soutien au RN est quasi unanime parmi ses propres électeurs, 98% d’entre eux réitérant leur choix pour le second tour. Seuls 2% s’abstiennent, ce qui réaffirme la solidité et l’homogénéité du bloc électoral de Marine Le Pen.

Dans le détail, les données de cette enquête législative révèlent des différences notables dans les intentions de vote entre hommes et femmes. Chez les hommes, 35 % expriment leur soutien au candidat LFI, tandis que 40 % préfèrent le candidat RN. Chez les femmes, la préférence pour le RN est identique (41 %), mais le soutien à LFI est légèrement inférieur, avec seulement 30 % d’entre elles en faveur de ce parti.

L’analyse des tranches d’âge montre des tendances intéressantes, notamment chez les jeunes électeurs. Les moins de 35 ans affichent une préférence plus équilibrée entre LFI (43%) et le RN (39%), avec un pic notable chez les 18-24 ans où 49% soutiennent LFI contre 45% pour le RN. En revanche, les électeurs de 50 ans et plus penchent nettement pour le RN, avec 43% des voix, alors que seulement 26% soutiennent LFI.

Les intentions de vote varient également selon les catégories socioprofessionnelles. Les électeurs issus des catégories socioprofessionnelles supérieures (CSP+) affichent une répartition plus équilibrée avec 33 % pour LFI et 38 % pour le RN. Les CSP- ont une inclination plus marquée pour le RN, à 41 %, contre 35 % pour LFI. Les inactifs, quant à eux, se dirigent préférentiellement vers le RN (42 %) plutôt que vers LFI (29 %), ce qui peut traduire des préoccupations spécifiques liées à leur situation économique ou sociale.

Appelant à un « front républicain », 130 candidats de gauche et 80 partisans de Macron se sont retirés pour tenter de faire échouer le RN au second tour de l’élection. Selon un sondage réalisé par Opinionway pour CNews, Europe 1 et le JDD, le Rassemblement national et ses alliés pourraient remporter entre 205 et 230 sièges, devançant le Nouveau Front populaire (150 à 180 élus) et le bloc présidentiel (125 à 155 sièges). Ce résultat empêcherait tout groupe d’obtenir seul la majorité absolue à l’Assemblée.

En bref, notre sondage sur les duels LFI-RN ​​illustre non seulement la division entre préférences de gauche et de droite mais aussi le potentiel d’un électorat désengagé à influencer l’issue du scrutin. La part importante de ceux qui préfèrent s’abstenir ou annuler leur vote soulève des questions sur le sentiment général de désillusion ou de mécontentement face aux options politiques disponibles. Par ailleurs, la dynamique entre les deux tours pourrait encore évoluer, en fonction des alliances politiques et de l’actualité qui continue de façonner l’opinion publique. L’ampleur de ce sondage offre un aperçu crucial de l’état d’esprit des électeurs, mais ce sont finalement les urnes qui confirmeront ou infirmeront ces prédictions.