Categories: Nouvelles locales

Légendes vivantes, combats et adieux : la culture sous toutes ses formes à la Fête de l’Humanité

Dans les allées, sur scène, entre les tables du Village du livre, autour des stands du Village mondial ou sous le chapiteau des Amis de l’humanité, la cité éphémère et solidaire de la base 217 avait, ce week-end, des allures de vivier. Un tourbillon où musiciens, photographes, écrivains, danseurs et comédiens ont questionné le monde qui nous entoure, montré la beauté, dénoncé les horreurs, ému les esprits nourriciers et, parfois même, fait naître des engagements.

Voilà bientôt un an que la guerre à Gaza et les souffrances du peuple palestinien font la une des journaux. Le thème de la première journée de projections à l’espace Jack Ralite – accueillir les arts de la scène et le cinéma – semble donc évident. Ici, la visite dans la ville natale du réalisateur palestinien Rashid Masharawi dans le documentaire Récupération cède la place à carte blanche au Festival Ciné-Palestine pour trois courts métrages documentaires sur Gaza.

Concerts d’anthologie

Des scènes de l’occupation de 1973 aux témoignages d’enfants malentendants, les conditions insupportables de l’occupation sont montrées dans toute leur cruauté. La cause palestinienne est aussi sur la scène Angela Davis, drapeaux brandis par les membres de Shaka Ponk, pour leur dernier concert au festival. Comme Louise Attaque, les rockers endiablés ont choisi la Fête pour faire leurs adieux au public.

En photos ou en affiches, d’autres luttes historiques sont mises à l’honneur, comme au Village du Monde, pour le cinquantenaire de la Révolution des Œillets ou le 70eet anniversaire de Dien Bien Phu. Sur le stand de Médecins Sans Frontières, les photographies de rescapés du Darfour côtoient les dessins de Damien Roudeau. Superbes portraits de mineurs isolés réalisés sur des palissades et autres morceaux de tôle.

Au Village des Sports, en cette année olympique, l’émancipation se matérialise par des visuels colorés présentant des sportifs aux destins hors du commun. Parmi eux, le footballeur résistant Rino Della Negra et la championne de demi-fond engagée dans la lutte contre l’extrémisme islamiste Hassiba Boulmerka. C’est d’ailleurs à l’un de ces champions, Abebe Bikila, que l’œuvre Victoire à Rome rend hommage à lui, l’homme qui a remporté le marathon de Rome en 1960, premier Africain à remporter l’or olympique dans la discipline.

Réunions au sommet

Et soudain, samedi, une foule dense a envahi le Village du livre pour une affiche en haut, entre l’invitée d’honneur du Festival, Angela Davis, et l’auteur Alain Mabanckou. La rencontre d’une vie pour l’écrivain congolais, dont le dernier ouvrage est dédié à l’icône de la lutte pour les droits civiques : « Je viens d’un pays où les femmes sont toujours mises de côté, il témoigne, ému. Voir l’une d’entre elles réussir à mobiliser les gens autour d’elle comme l’a fait Angela m’a montré qu’il était possible d’échapper à sa condition. »

La nuit tombe et l’Humacumba accueille des shows techno intergénérationnels, où la figure montante de la scène française Anetha succède au pionnier Jeff Mills. En réponse au débat organisé par Grünt et Streetpress sur le lien entre hip-hop et société, le nordiste Ben PLG déclame son « rav-réalité » à punchlines sociales sur la scène Joséphine Baker.

Sous le chapiteau Jack Ralite, Judith Godrèche présente son court-métrage poignant dans lequel la figure du MeToo français met en scène 1 000 femmes et hommes victimes d’agressions sexuelles. Et parce que la culture est l’œuvre de tous, chaque détour, chaque déambulation est l’occasion de s’émerveiller. Aux côtés d’un joueur d’orgue de barbarie, d’un acrobate, de marionnettes géantes ou d’un poète.

A mi-chemin entre les scènes, mais à l’abri des amplificateurs, se cache également Yann Arthus-Bertrand. Dans son studio ambulant, le photographe environnemental immortalise les gens du Festival, en chaussures de randonnée ou en costumes de fées dans des poses improbables. En pleine création de sa prochaine œuvre, les Français et ceux qui vivent en FranceYann Arthus-Bertrand s’est rendu au Festival, comme par hasard : « Ici, on prend des photos de manière décontractée, décontractée, les gens viennent de partout. Mon objectif est de rassembler les gens, de montrer une France qui s’aime, une France unie. »

L’humanité est attaquée, défendez-la !

Votre journal a fait l’objet de 5 procédures de bâillonnement depuis un an. Décidément, la vérité est dérangeante. Les forces de l’argent et les réactionnaires tentent de nous faire taire. Ils n’y parviendront pas. Merci à vous !
Je veux en savoir plus !

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides

Recent Posts

Guerre en Ukraine : Ursula von der Leyen à Kiev pour parler du « soutien » européen

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé sur X qu'elle était arrivée ce vendredi à…

2 minutes ago

Comment les subventions ont permis de sauver l’« exceptionnel » aqueduc romain de Gier

En 2018, ce monument historique de la région lyonnaise a reçu une subvention de 96 000 euros pour contribuer à…

4 minutes ago

La liste des ministres révisée ? Déception chez LR et colère chez les macronistes

Les ministres du gouvernement Barnier doivent être nommés « avant dimanche ». Le Premier ministre a proposé une liste à…

6 minutes ago

L’ADN d’un adolescent retrouvé sur des cordes

Publié 20/09/2024 07:48 Durée de la vidéo : 2 min Disparition de Lina : l'ADN d'une adolescente retrouvé sur des…

7 minutes ago

Hold-up macroniste au sein du gouvernement Barnier ?

Arthur de Laborde / Crédits photos : Benoit Tessier / POOL / AFP 08:03, 20 septembre 2024modifié à 08:11, 20…

9 minutes ago

Soutien au chanteur Nicky Jam et à la salsa : Donald Trump en mission pour séduire les électeurs latinos – FRANCE 24

Soutien à Nicky Jam et au chanteur de salsa : Donald Trump en mission pour séduire les électeurs latinosFRANCE 24Voir…

14 minutes ago