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L’effrayante misère des hommes

L’effrayante misère des hommes

Le journal Libérer révélé dans son édition du vendredi 14 juin qu’un groupe d’intellectuels et de puissants (avocats, patrons de presse, écrivains) organisaient, dans les années 1970 et 1980, des cérémonies néopaïennes avec capes et masques au cours desquelles, se faisant passer pour Socrate ou les banquets du Empire romain, ils violaient des enfants (Inès Chatin, qui est le principal témoin de l’enquête, avait entre 4 et 13 ans lors de la décennie infernale de ses tortures, qui se sont déroulées dans les beaux appartements parisiens de la rue du Bac).

La violence décrite par ce qui est un mécanisme véritablement démoniaque, le régime de terreur incluant des coups incessants sur la mère adoptive de deux des enfants concernés, compagne du docteur Jean-François Lemaire, qui semble avoir été le chef de cette bande immonde, est insoutenable.

Le groupe criminel, selon les témoignages, regroupait Claude Imbert (de Indiquer), l’académicien Jean-François Revel, l’avocat François Gibault ou encore l’incontournable Gabriel Matzneff, seul pédophile publiquement reconnu dans le petit cercle. Pour obtenir leurs victimes, les monstres présumés seraient passés par un réseau d’accueil pour enfants abandonnés. Il faut se forcer à croire qu’une telle ignominie aurait pu exister. Et pourtant, cette possibilité est – insupportablement – ​​évidente, car le mal est dans le cœur de l’homme, et le vice le ronge jusqu’aux moelles (y compris en dehors des guerres, ces effrayants désinhibiteurs de la violence et des fantasmes sombres qui défigurent notre humanité).

Guerres picrocholines

À la découverte d’une telle monstruosité, les guerres en partie picrocholines qui avaient animé la politique française pendant une semaine semblaient soudain ridicules – ce qui, pour la plupart, était le cas. A droite, les masques du carriérisme étaient tombés si vite que les journalistes eux-mêmes avaient du mal à suivre : Eric Ciotti, en annonçant un accord avec le RN lundi dernier, a officiellement franchi une vieille ligne rouge et levé une vieille interdiction. Si c’était l’occasion de rappeler que le vieux RPR-UMP-LR – qui, en son temps, détestait l’extrême droite encore plus que le Parti socialiste – était enterré depuis longtemps, cela a aussi provoqué un séisme au sein du Parti républicain. et des chagrins dont il aurait pu se passer.

Un article publié dans Le monde quelques jours plus tard affirmait que c’était avec la complicité de Vincent Bolloré que Ciotti avait décidé de franchir le pas, l’union des droits étant l’objectif absolu du milliardaire breton, déçu par l’échec de son poulain Reconquête ! et souhaitant à tout prix défendre la « France éternelle ». De ce côté d’ailleurs, un Zemmour furieux a tenu à remettre à Marion Maréchal la médaille du « record mondial de trahison » depuis l’annonce par cette dernière d’un accord avec le RN de Bardella-Le Pen.

Conquérir le pouvoir

A gauche, nous sommes plus sages : l’important c’est de gagner les élections. Même les égos les plus colossaux tentent de faire profil bas. Car si Raphaël Glucksmann a proposé en milieu de semaine une formation sur l’antisémitisme à l’usage de LFI, après Mélenchon puis Ruffin avaient modestement fait savoir qu’ils se sentaient prêts à être Premier ministre, un accord de « nouveau Front populaire » a finalement été trouvé. trouvé jeudi soir, avec Glucksmann lui-même se joignant vendredi matin.

Mais les décisions dictatoriales de Jean-Luc Mélenchon, qui ne comprenait toujours pas que personne ne voulait de lui comme Premier ministre, ont rapidement fait craquer la structure. A ce stade, Emmanuel Macron a réussi une chose : révéler un peu plus que le moteur des hommes politiques est bien plus la conquête du pouvoir pour soi que la fidélité aux idées.  » La concupiscence nous est devenue naturelle et a fait de nous une seconde nature », a constaté Pascal, qui – miraculeusement – ​​n’a jamais perdu la foi ni l’espoir.

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