L'effondrement de Northvolt, symbole d'une Europe en plein déclin
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L’effondrement de Northvolt, symbole d’une Europe en plein déclin

L’effondrement de Northvolt, symbole d’une Europe en plein déclin
L'usine Northvolt à Skelleftea (nord de la Suède), le 23 février 2022.

Il y a quelques mois à peine, la gigafactory Northvolt, construite en bordure de Skelleftea, à près de 800 kilomètres au nord de Stockholm, incarnait la réindustrialisation verte de la Suède ainsi que la mobilisation d’une Europe prête à se battre pour garantir son autonomie stratégique. Fondée en 2016 par deux anciens salariés de Tesla, la start-up suédoise avait pour objectif de concurrencer la Chine et les États-Unis en produisant les batteries électriques les plus vertes de la planète, avec des usines en Suède, en Pologne et en Allemagne. et au Canada.

Mais, huit ans après avoir vu le jour, Northvolt est au bord de la faillite, désormais symbole d’une Europe en plein déclin, comme l’a décrit l’ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi, dans le rapport qu’il a remis à la Commission européenne le 9 septembre. Des 15 milliards de dollars (13,9 milliards d’euros) levés par l’entreprise depuis sa création, il ne reste plus rien : ses caisses sont vides, et la production ne décolle pas.

Le 23 septembre, Northvolt a annoncé la suppression de 1 600 emplois en Suède, soit 20 % de ses effectifs mondiaux. Deux semaines plus tôt, le 9 septembre, le groupe avait présenté un plan de restructuration, incluant la suspension « jusqu’à nouvel ordre » des activités de son usine de cathodes à Skelleftea et l’abandon de son projet d’usine de production de matériaux cathodiques actifs à Borlänge, également en Suède. Depuis, sa filiale, chargée de l’extension de l’usine de Skelleftea, a déclaré faillite et le constructeur Volvo Cars, contrôlé par le chinois Geely, a annoncé vouloir construire seul une usine de batteries à Göteborg, initialement prévu en collaboration avec Northvolt. .

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Les premiers doutes sont apparus fin 2023, lorsque le quotidien Dagens Industrie a révélé que la centrale de Skelleftea n’avait livré, au cours des neuf premiers mois de l’année, qu’une infime partie de ce qui était prévu, bien loin des 16 gigawattheures initialement annoncés. Le coup de grâce est tombé en juin : le constructeur allemand BMW, actionnaire de Northvolt, a annulé une commande d’un montant de 22 milliards de couronnes (1,9 milliard d’euros), se plaignant de la qualité des batteries et des retards de livraison.

« Incompétence » des dirigeants

L’année avait pourtant bien commencé. En janvier, Northvolt a obtenu un prêt de 5 milliards de dollars auprès d’une vingtaine d’organismes, dont la Banque européenne d’investissement. Or, ce prêt vert, le plus important jamais levé en Europe, ne pourra servir qu’à financer l’agrandissement du site de Skelleftea, qui vient d’être interrompu. Cet été, les dirigeants de Northvolt ont tenté de procéder à une augmentation de capital, mais en vain.

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