Que faire de l’immense tas de décombres d’un pays en ruines ? Une île artificielle, et sur cette île, un port. C’est l’une des propositions qu’hommes d’affaires, financiers et constructeurs ont examinées lors de discussions discrètes, dont la première s’est tenue à Londres en décembre, la seconde à Washington en mars, avant Tel-Aviv en juin. La destruction de Gaza a continué son cours, au milieu d’une désapprobation généralisée mais sans aucune action déterminée pour mettre fin à cette catastrophe organisée, et les bonnes fées intéressées préparaient déjà la renaissance des villes rasées. Est-ce par bienveillance ou par pur cynisme ?
Ce choc des ambivalences est le stigmate de cette guerre, née des massacres aveugles organisés par le Hamas le 7 octobre 2023, mais qui vient de loin. La tragédie peut être lue à deux niveaux. En apparence, la contre-offensive israélienne, dont l’outil décisif réside dans ces bombes dévastatrices lancées (presque) continuellement par les États-Unis et certains de leurs alliés. Au sous-sol, la conversation secrète qui veut organiser l’après-guerre, et dans laquelle les Etats-Unis jouent aussi le premier rôle. Entre les deux – en passant – se trouve la contestation des campus des deux côtés de l’Atlantique, que l’on cherche par tous les moyens à étouffer ou à caricaturer.
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