« La violence ne doit pas nous dissuader », proclamait Salman Rushdie en mai 2023, lors de sa première réapparition publique après l’attaque au couteau qui a failli lui coûter la vie le 12 août 2022… Et comme pour exorciser ce traumatisme, l’écrivain publie, sur 16 avril 2024, Le couteau (Editions Gallimard), dans lequel il revient sur le terrible événement qui a changé sa vie.
Attaqué par un Américain d’origine libanaise et sympathisant de la République islamique d’Iran, l’écrivain américano-britannique a alors perdu l’usage d’un œil et a subi des blessures au cou, à la main et à l’abdomen, rappelle Libération.
Une condamnation vieille de 35 ans
« C’était un rappel assez dur et brutal de la fatwa émise par l’Iran », confiait le romancier lors du dernier salon international du livre de Francfort, en Allemagne.
Rushdie a également parlé de l’incident dans l’émission américaine 60 minutes (diffusé par CBS). Il raconte par exemple que l’un des chirurgiens qui l’ont opéré lui a dit : « Vous avez eu beaucoup de chance. » A quoi l’auteur aurait demandé des explications. « Votre chance était que votre agresseur ne savait pas tuer avec un couteau », s’entendit-il répondre.
« Répondre à la violence par l’Art »
Nul doute que l’on retrouve cette anecdote, et sans doute bien d’autres, dans Le couteaudont l’auteur affirme qu’il aura été « un livre nécessaire, une manière d’accepter ce qui s’est passé et de répondre à la violence par l’Art », souligne Libération.
L’écrivain de 76 ans a déclaré à Francfort qu’il aurait semblé « absurde d’écrire sur autre chose » tant qu’il n’avait pas abordé ce sujet.
Notre dossier « Salman Rushdie »
Depuis la fatwa iranienne suite à la publication de son Versets sataniques, Salman Rushdie symbolise la liberté d’expression (alors qu’il se veut avant tout un « simple » écrivain). Mais trente-cinq ans plus tard, il est toujours détesté par de nombreux extrémistes du monde musulman.