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L’écrivain Kamel Daoud et son épouse visés par deux plaintes déposées en Algérie

Le lauréat du prix Goncourt 2024 est accusé d’avoir emprunté pour son roman « Houris » l’histoire d’un patient de son épouse psychiatre, sans en demander l’autorisation.

France Télévisions – Culture Edito

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L'écrivain et journaliste algérien Kamel Daoud, auteur du roman

Deux plaintes ont été déposées en Algérie contre l’auteur franco-algérien Kamel Daoud et son épouse psychiatre, les accusant d’avoir révélé et utilisé le récit d’un patient pour l’écriture du roman. HourisRécemment récompensé par le prix Goncourt 2024, a appris l’AFP auprès de l’avocat des plaignants.

« Dès la parution du livre, nous avons déposé deux plaintes contre Kamel Daoud et son épouse Aicha Dehdouh, la psychiatre qui a soigné la victime.», a déclaré à l’AFP Saâda Arbane, avocate Fatima Benbraham, précisant qu’elle avait saisi le tribunal d’Oran, lieu de résidence de Kamel Daoud et de son épouse en Algérie.

Saâda Arbane, rescapée d’un massacre lors de la guerre civile en Algérie dans les années 1990, s’est exprimée sur une chaîne algérienne accusant l’auteur d’avoir révélé son histoire dans le roman sans son autorisation.

« La première plainte a été déposée au nom de l’Organisation nationale des victimes du terrorisme » Et « le deuxième au nom de la victime« , a précisé Me Benbraham, assurant que leur dépôt remontait au mois d’août, « quelques jours après la publication du livre« , et bien avant l’attribution du Prix Goncourt au roman début novembre. « Nous ne voulions pas en parler, pour qu’on ne dise pas que nous voulions perturber la nomination de l’auteur pour le prix. » dit-elle.

Selon cet avocat bien connu en Algérie, les plaintes portent sur «la violation du secret médical, puisque le médecin (l’épouse de Kamel Daoud) a remis l’intégralité du dossier de son patient à son mari », ainsi que sur « diffamation des victimes du terrorisme et violation de la loi de réconciliation nationale« , qui interdit toute publication sur la période de la guerre civile entre 1992 et 2002.

Vendredi 15 novembre, Saada Arbane est apparue sur la chaîne de télévision One TV affirmant que l’histoire du roman Houris est le sien. Cette survivante d’une tentative d’égorgement par des islamistes armés dit reconnaître des éléments de sa vie : «sa canule (pour respirer et parler), ses cicatrices, ses tatouages, son salon de coiffure« .

Kamel Daoud n’a pas répondu à ces accusations, mais son éditeur français Gallimard a dénoncé lundi 18 novembre le « de violentes campagnes diffamatoires orchestrées par certains médias proches d’un régime dont on connaît la nature »« , contre l’écrivain depuis la publication du roman. »Si Houris s’inspire des événements tragiques survenus en Algérie lors de la guerre civile des années 1990, son intrigue, ses personnages et son héroïne sont purement fictionnels.« , a affirmé Gallimard.

Le roman, qui se déroule à Oran, raconte l’histoire d’une jeune femme qui a perdu l’usage de la parole lors d’un massacre le 31 décembre 1999, lors de la guerre civile qui a fait 200 000 morts, selon les chiffres officiels.

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