l’économie sociale et solidaire se mobilise contre l’extrême droite
Benoît Hamon, dès sa présidence d’ESS France, lors du Congrès des familles du secteur organisé cette semaine à Paris-Jussieu, attendu comme d’habitude pour cette économie oubliée des pouvoirs publics, pour faire preuve de combativité en faveur de la visibilité des entreprises de l’ESS, pour le maintien d’un financement public déjà maigre et pour une révision de la loi de 2014.
Hélas, suite aux résultats électoraux, l’ancien ministre se retrouve dans un contexte bien plus menaçant pour l’économie sociale et solidaire.
« Associations, coopératives, mutuelles et fondations, nous incarnons ce que l’extrême droite détestea-t-il déclaré lors de son discours de clôture. Nos valeurs sont l’attention aux autres, d’où qu’ils viennent, la démocratie dans nos structures, le lien social et la préservation de la planète. Tout cela et notre existence même pourraient être remis en question si le parti d’extrême droite arrivait au pouvoir. C’est pourquoi nous avons lancé un appel de nos réseaux à nous mobiliser pour la République. »
Appel à la mobilisation
Alors que le Congrès devait fournir une feuille de route pour le changement d’échelle de l’ESS (qui figure dans un manifeste également distribué à l’occasion), c’est bien la résolution pour une mobilisation de l’ESS, votée à l’unanimité, qui a occupé les esprits. des mille délégués.
« Partout où l’extrême droite a pris le pouvoir, elle s’en est prise à la société civile.nous y lisons. Personne dans l’ESS ne peut se croire en sécurité, alors que nous apportons des solutions concrètes d’alternatives positives qui démontrent la capacité de nos organisations à s’intégrer, à s’intégrer et à répondre aux urgences sociales, climatiques et territoriales.
Durant les trois semaines précédant le premier tour, l’ESS France et ses organisations lancent un appel « Participer aux mobilisations, rejoindre les campagnes électorales du camp républicain, jouer un rôle actif pour alerter et mobiliser ceux qui, majoritaires dans notre pays, refusent le choix d’un projet social arbitraire, inégalitaire et haineux. »
Inquiétudes pour les associations
Certains participants sont allés plus loin que le manifeste en mettant en garde contre les abus contre les libertés syndicales déjà mises en œuvre par l’exécutif actuel. Fanélie Carrey Conte, secrétaire générale de la Cimade, s’est interrogée sur les attaques contre les associations d’aide aux migrants ou de lutte pour la planète qui ont eu lieu au cours du dernier quinquennat.
Pour Claire Thoury, présidente du Mouvement Associatif, « nos réseaux auraient dû lutter encore plus fort contre le contrat d’engagement républicain, qui privait les associations de leurs financements ». L’Union patronale de l’économie sociale et solidaire (Udes) a calculé que deux milliards sur les dix milliards d’euros d’économies demandés par Bercy pesaient sur les structures de l’ESS, fragilisant ainsi la solidarité. Alors que des économies supplémentaires doivent être annoncées.
« Quand on dit que c’est injuste et justifié, on est dans l’intérêt général » souligne Benoît Hamon, successeur de Jérôme Saddier à la tête de l’ESS France. Il a mis en garde contre les conséquences pour la société si « nous devions avoir à la rentrée le plan social associatif le plus gigantesque jamais connu ».
« Une source d’inspiration » pour Bruno Le Maire
Monté à la tribune du congrès avant le discours de clôture de Benoît Hamon, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire, a livré une véritable ode aux valeurs de l’ESS et à son modèle.
« La vitalité de votre mouvement montre qu’une autre économie est possible. Cela correspond aux aspirations de nos concitoyens. Et tu es une source d’inspiration” a-t-il déclaré jeudi 13 juin à l’issue du congrès.
« En ces temps de changement dans la démocratie, il faut essayer de trouver le positif. «C’est l’occasion de nous demander ce que nous voulons en tant qu’économie du 21ème siècle.» a poursuivi l’initiateur de la loi Pacte de 2019 qui a créé le statut d’entreprise à mission. Le problème est de « progresser ensemble » inspirant de » un autre « montrer que « nous pouvons avoir la justice et la performance économique », notamment en accordant une plus grande place au salarié dans la décision, selon lui.
En le remerciant, sous des applaudissements et quelques sifflets, Benoît Hamon a précisé que Bruno Le Maire avait accepté son invitation avant l’annonce de la dissolution. Et qu’il a démenti les rumeurs selon lesquelles il pourrait se présenter aux législatives face à Gabriel Attal.