« L’eau de la Seine était très bonne, on aurait pu la boire » : Océane Cassignol, de Béziers, revient sur son épreuve aux JO de Paris 2024
La Béziers de 24 ans ne regrette rien après le 10 km nage libre, l’une des courses les plus difficiles de sa carrière, et s’est également exprimée sur la qualité de l’eau de la Seine.
Océane, tu as terminé la course à la 7ème place, que penses-tu de ta performance ?
Je suis très content de ma 7ème place, je n’ai aucun regret, j’ai tout donné. Ce n’était pas une course faite pour moi. C’était parti du début, le courant était très fort et le peloton très tendu. J’ai l’habitude de me cacher et de montrer ma vitesse à l’arrivée, ce que je n’ai pas su faire. C’est un format de course où je me suis souvent retrouvé seul, j’ai serré les dents et j’ai tout donné.
J’ai fini 7ème, avec la saison que j’ai faite et mon problème d’épaule. Il y a deux mois, j’ai eu une injection pour pouvoir nager aujourd’hui. C’était un risque à prendre, j’avais une blessure au tendon.
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On parlait du courant de la Seine avant la course, comment l’avez-vous ressenti ?
En vérité, le courant dans la Seine était pire que ce que l’on pensait, c’était terrible. A chaque fois, mentalement et physiquement, c’était comme si on faisait de la musculation.
De voir qu’en faisant normalement une seule nage, on a dû en faire deux aujourd’hui. C’était le double d’effort à fournir. Devoir coller à la berge, prendre les ronces dans le jardin, là-bas sur le parcours, c’était difficile, c’était très technique. Deux heures, en plus, de course, c’était quelque chose d’inhabituel, parce qu’on n’est pas habitué.
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Sharon, franchement une grande championne, puisqu’elle est là depuis longtemps en eau libre, elle domine sa discipline. Les filles devant étaient très très fortes, et bravo à elles. Et franchement, c’est un honneur de rivaliser avec de grands champions comme ça.
Maintenant j’ai 24 ans, ce sont mes premiers Jeux Olympiques, je suis à Paris. Pour moi, j’ai tout gagné. J’ai représenté mon pays, il y a ma famille, mes amis qui sont venus me voir. Je ne peux pas être plus fier que ça.
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Vous avez dit que cela pourrait être votre dernière course, voulez-vous continuer ?
C’est vrai que ça donne envie de continuer quand on fait des événements comme ça. Maintenant, c’est vrai que les structures manquent un peu.
Actuellement, nous avons reçu une lettre d’Italie où nous étions expulsés, puisque la fédération italienne ne veut plus d’étrangers. Et si je veux continuer, il me faut des conditions adaptées, celles que j’ai décidées, que j’ai choisies, un entraîneur qui me convienne. Mais c’est vrai que j’ai passé trois ans en Italie, je suis tout seul là-bas, loin de ma famille, loin de tout. Et c’est vrai que mentalement, c’est très difficile, je peux vous le dire. Parce que c’est la solitude tous les jours.
Quand prendras-tu ta décision ?
Alors, pour l’instant, je vais prendre de bonnes vacances. Je vais en profiter. Ma mère est venue de l’île Maurice pour me voir.
Elle reste là-bas jusqu’à fin août, mec… Je vais vraiment profiter de tout ça, respirer et penser à moi d’abord. Et décider de la suite de ma carrière… Mais j’ai 24 ans et le meilleur reste à venir.
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Vous avez parlé des ronces dans la Seine, comment était l’eau de la Seine ?
L’eau de la Seine était très bonne, température 23°C, j’ai même eu chaud. La qualité de l’eau, franchement nickel, enfin je vous dirai dans quelques jours…Même au niveau du goût, il n’y avait aucune odeur. J’ai déjà nagé dans le port de Barcelone, j’ai connu pire.
Aucun goût, on aurait pu le boire, j’en ai bu plusieurs fois (rires). On pouvait presque voir dans l’eau, j’ai déjà fait des eaux au Japon où on ne voyait même pas son épaule.
De toutes les courses que vous avez faites dans votre carrière, où classeriez-vous celle-ci ?
Le plus dur. Parce que le courant c’est quelque chose que peu de gens aiment. Je suis plus vague. Après, on est des nageurs en eau libre, il faut s’adapter. En mer, en plus de ça, on est porté par le sel. Donc là, on est dans une rivière. Là, c’est une rivière où il y a du courant. Et là, tout le monde ne peut pas nager.
Vas-tu donner des conseils aux garçons ?
Oui, bien sûr. On compte sur notre français. Je pense que Logan et Marco ont une carte à jouer. Ils nous apporteront la médaille, c’est sûr.