« Où seront les regrets après cette élimination : dans ce que vous avez manqué contre BLG aujourd’hui (dimanche), dans ce que vous estimez avoir mal fait de manière plus générale dans ces Mondiaux ?
Steven « Hans sama » Liv : Ici, je pense surtout aux moments importants du match… On avait l’avantage dans le troisième set, les principaux regrets sont là. Si on avait joué un peu plus précisément, si on avait décidé de prendre notre temps au lieu de foncer sur Nashor, je pense qu’on aurait gagné tous les teamfights. Ce sont des détails. Je me sentais bien aujourd’hui, j’étais plus détendu, je parlais plus, j’étais content de ça… Il y a un monde où j’ai pu éliminer Sylas plus vite, le Rumble aussi, lors du dernier teamfight. Il joue à 0,1 seconde. Je pensais qu’il y avait un bug (avec un destin de champion piloté par Hans sama), c’est pourquoi j’ai demandé une pause. Je voyais qu’ils allaient prendre le Nashor et augmenter leur avance, il fallait vérifier…
Je pense qu’on était un peu meilleurs sur plusieurs aspects : collectivement, au niveau mécanique et ça ne va pas loin. Je ne pense pas non plus que nous ayons eu de la chance. (Il s’arrête) J’aurais adoré jouer plus de matchs aux Mondiaux. Je me suis même retrouvé à prendre Ezreal, ce que je ne fais jamais sauf quand c’est vraiment nécessaire et qu’il faut être décisif… Ça n’est pas allé loin.
Au final, vous n’êtes pas loin contre Hanwha Life Esports, pas loin au deuxième tour contre T1, pas loin contre BLG… Mais ce sont trois défaites. Vous avez raté un petit quelque chose à chaque fois, mais quoi ?
Nous avons vraiment tout donné, mais je pense que nous aurions pu arriver en meilleure forme si nous n’avions pas été trop durs avec nous-mêmes. On a eu une mauvaise période : on a gagné les titres, le summer split, les finales de saison, mais c’était difficile. Nous n’étions pas stables. Il faudra avoir ces réflexions un peu plus tard… Mais on a eu du mal à s’entraîner au début des Mondiaux, on a réussi à revenir, à atteindre un bon niveau. Nous n’avons pas eu de chance sur le tirage au sort mais tous nos adversaires ont su se montrer décisifs quand il le fallait, plus que nous.
Le sentiment est-il différent d’il y a un an ? En 2023, vous avez été éliminé après avoir raté une énorme opportunité de qualification contre les Nord-Américains NRG. Là, on a l’impression de vous voir tomber face à des équipes un peu plus fortes…
Je pense toujours que nous étions plus près de réussir que l’année dernière. Contre NRG, on a joué dans des conditions difficiles (toute l’équipe était malade). C’est tellement énervant, c’est tellement triste de perdre là. On était vraiment devant dans ce troisième match, mais on s’est précipité. Ce n’est pas la première fois, contre le T1 c’était la même chose alors que le deuxième tour était entre nos mains. Nous avons pris des décisions trop stressantes : « précipite Nash, vas-y, vas-y, vas-y ». Cela nous a fait perdre des matchs.
Diriez-vous que vous avez commis des erreurs qui sont durement sanctionnées à ce niveau, alors qu’elles ne le sont pas lorsque vous jouez en Europe toute l’année ?
Oui, bien sûr. En Europe, il y a des choses que nous faisons de mal en milieu de match, en fin de match, et nous ne sommes pas punis. Probablement parce que nos adversaires nous respectent trop et ont peur d’y aller. Nous avons également eu des problèmes en début de match, entre le milieu et la fin de l’année, mais nous avons travaillé dur pour éviter que cela ne nous pose trop de problèmes aux Mondiaux. Je suis content des efforts qu’on a fait, c’est tellement… (il s’arrête). J’aurais adoré battre le BLE, aller en quarts de finale. La draft n’était pas jouable au premier tour, mais on a montré beaucoup de bonnes choses par la suite. J’aurais aimé voir notre évolution à partir de là. Mais ils le méritent.
Que retiendrez-vous de ces Mondes ?
Il y a trois ou quatre mois, j’ai beaucoup changé mon approche, je me suis concentré sur moi-même, sur mes performances individuelles. Je voulais jouer plus facilement, plus vite, je voulais pouvoir sortir de nouveaux champions. Je pense que ça s’est vu lors des finales de la saison, j’ai bien joué, j’ai été nommé MVP des demi-finales, de la finale… Quand je suis arrivé aux Mondiaux, je voulais faire la même chose contre de meilleures équipes. J’aurais aimé être plus fort individuellement, j’ai l’impression que je pourrais faire mieux. Je veux devenir une bête.
J’étais un peu plus négatif quand nous perdions les scrims. Je me suis posé beaucoup de questions. Là-bas, chaque jour j’étais convaincu qu’on allait gagner. J’ai fait de mon mieux, ça m’a aidé mentalement. Quand je pense qu’on ne jouera pas les Mondiaux la semaine prochaine, ça me dégoûte. J’aimerais me donner une vraie chance d’être champion du monde. Il va falloir travailler pour ça, je dois m’améliorer individuellement et ce sera mon principal domaine de travail l’année prochaine. »