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Le YouTubeur Gaspard G, nouvelle carte de l’Inter pour rajeunir un service public… qu’il a détruit récemment

Dès lundi, le vidéaste décryptera l’actualité internationale dans la matinale de la station. Pourquoi pas, mais surprenant après les propos qu’il a récemment tenus sur Instagram contre le service public et ses « programmes pour personnes âgées ».

Gaspard Guermonprez, dit Gaspard G, un YouTuber dont les reportages et analyses sont largement suivis. Capture d’écran YouTube/France Inter

Par Sophie Gindensperger

Publié le 28 novembre 2024 à 17h20

FFaut-il utiliser les YouTubers pour attirer les jeunes ? En octobre, France 2 est allée retrouver le YouTubeur HugoDécrypte pour diffuser son « interview face cachée » sur sa chaîne. En traversant le pont dans l’autre sens, la journaliste Élise Lucet a ouvert une chaîne YouTube, récemment dynamisée grâce à une vidéo enregistrée avec Squeezie.

France Inter ne lésine pas non plus : à partir de lundi, a annoncé la chaîne, le YouTubeur Gaspard G tiendra une chronique quotidienne le matin, jusqu’aux vacances scolaires. Chaque matin, dans Le monde selon Gaspard G, il choisira « un fait divers international » dire « pourquoi, à ses yeux, il faut s’y intéresser de près ». Sur sa chaîne, suivie par plus d’un million d’abonnés, le vidéaste de 27 ans propose des reportages, des portraits de personnalités et des décryptages (« L’histoire vraie de Benyamin Netanyahou », « La face cachée de la guerre en Ukraine ») qui ont des centaines de milliers de vues. En mai, il avait interviewé Emmanuel Macron dans l’avion présidentiel revenant de Nouvelle-Calédonie. Il dirige également Intello, une agence de « créateurs de savoir et d’impact », dont les clients sont César Culture G ou encore Claire Chazal.

Des médias « gangrenés, nourris de subventions »

Ce ne sera cependant pas la première fois que les auditeurs de France Inter pourront entendre ce YouTubeur en tant que chroniqueur : il a déjà fait une brève apparition lors de la campagne présidentielle de 2022. Depuis, il a gagné du terrain (et des adeptes), mais aussi de nouvelles responsabilités : secrétaire général de l’Union des métiers d’influence et des créateurs de contenus (UMICC) depuis août, il défend régulièrement l’idée d’un statut pour les YouTubeurs produisant de l’information dans le vaste écosystème d’influenceurs – il était également l’invité de Zoom Zoom Zen sur l’Inter le 20 novembre pour évoquer ce sujet.

Ce n’est pas son seul cheval de bataille : il regrette aussi l’absence de subventions publiques pour les nouveaux médias comme le sien. Le mois dernier, dans une story publiée sur son compte Instagram, il s’était montré particulièrement virulent envers le service public. « Sachez-le, aujourd’hui, nous donnons 4 milliards d’euros à la télévision et à la radio publiques pour produire des programmes destinés aux personnes âgées », il a déploré. Et cela m’exaspère quand je vois que nous n’avons pas de subventions. Nous n’avons aucun moyen d’aller faire un reportage à l’étranger, même si nous sommes regardés par des moins de 30 ans. Aujourd’hui, Delphine Ernotte et Sibyle Veil, qui sont les deux patronnes de Radio France et de France Télévisions, produisent des programmes pour l’ieuv. a-t-il insisté, estimant que ces médias « mourir devant leurs spectateurs ». « Donnez-nous un centime (ce qui revient à) cette presse écrite, (ces) Des médias télé et radio corrompus, gorgés de subventions, et on vous fait de la magie ! » a-t-il conclu. France Inter aurait-elle entendu son appel ? Le YouTubeur de son côté semble enfin pouvoir s’accommoder de ces vieux médias subventionnés.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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