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Le yen s’effondre face au bitcoin qui s’est apprécié de plus de 150 % au cours de l’année écoulée. La banque centrale japonaise aurait tout intérêt à se débarrasser de la dette américaine.
Le JPY au plus bas depuis plus de quarante ans
Nous sommes à 160 yens pour un dollar. Le yen est au plus bas depuis 1990, en baisse de plus de 30 % depuis décembre 2021. La chute est même de 50 % depuis 2012, où un dollar valait 77 yens.
La raison en est la hausse de l’inflation aux États-Unis, qui empêche la Fed de baisser ses taux d’intérêt. Le dollar s’apprécie maintenant que la baisse des taux n’est plus aussi certaine.
De plus, le Japon est une île avec peu de ressources naturelles. Plus de 93 % de l’énergie et 60 % de la nourriture doivent être importés.
« Le Japon est totalement dépendant des importations de pétrole (97%), donc la hausse du prix du baril se traduit par un affaiblissement du yen »déclare Tsutomu Soma, responsable du Forex chez Monex Tokyo.
« La situation au Moyen-Orient alimente les craintes d’une nouvelle envolée des prix du pétrole, qui pousserait la Fed à relever à nouveau ses taux d’intérêt »déclare Philip Wee, responsable du Forex chez DBS Bank à Singapour.
Malheureusement pour les Japonais, il est peu probable que la BoJ augmente ses taux d’intérêt pour donner un peu de répit au yen. La dette publique du pays est trop élevée (260% du PIB). Le gouvernement n’a pas les moyens de payer des intérêts.
L’écart de taux avec les États-Unis persistera donc, empêchant ainsi le yen de s’apprécier face au dollar. Ce qui signifie que l’inflation va s’aggraver au Japon. Sauf si vous économisez en bitcoin :
Vendre la dette américaine pour sortir la tête de l’eau ?
Le Japon est le plus grand détenteur étranger de bons du Trésor américain. Les États-Unis lui doivent 1 167 milliards de dollars. C’est bien plus que la Chine et ses 775 milliards de dollars.
Tokyo pourrait facilement faire monter le yen en se débarrassant de ses réserves en dollars. Mais cela serait perçu comme une trahison de la part de l’Oncle Sam qui lui offre une protection face à son rival historique la Chine.
Comme le dit Michael Saylor, « Même si cela n’est pas dit, l’arsenal nucléaire des États-Unis entre en jeu lorsque les pays achètent des bons du Trésor. « .
Cela étant dit, le Wall Street Journal rapporte que la banque centrale japonaise (BoJ) est intervenue ce lundi pour endiguer la baisse. Elle a donc certainement vendu des bons du Trésor américain.
Aujourd’hui, 57 % des réserves mondiales de change (7 965 milliards de dollars) sont investies dans la dette américaine. Et si les BRICS l’évitent de plus en plus, les alliés (vassaux) des États-Unis n’ont d’autre choix que de payer.
Nous verrons combien de temps les Japonais accepteront de supporter autant d’inflation. Parallèlement, la chute du yen rend les exportations plus compétitives, ce qui pourrait aider le Japon à rétablir sa position dans le secteur de l’électronique.
La troisième économie mondiale produisait autrefois plus de la moitié des puces électroniques vendues dans le monde (Toshiba, Nintendo, etc.), contre seulement 10 % aujourd’hui. Son objectif déclaré est d’augmenter ses exportations de semi-conducteurs à plus de 108 milliards de dollars d’ici 2030, soit le triple du chiffre de 2020.
Bref, le Japon mise sur l’excellence technologique et semble prêt à sacrifier le pouvoir d’achat des Japonais pour y parvenir. Mais il ya un hic…
Bitcoin contre dollar
Le problème du Japon est qu’en finançant la dette américaine, il finance en même temps un concurrent sérieux. Les États-Unis entendent également redevenir un poids lourd des semi-conducteurs.
Leur part de marché est passée de 37 % à 12 % au cours des trente dernières années. A l’inverse, la Chine représente aujourd’hui 18 % de l’offre mondiale. Ses semi-conducteurs ne sont pas encore de dernière génération, mais l’écart technologique se réduit rapidement.
Le Congrès américain a donc voté en 2022 le Chips and Science Act pour rattraper son retard. La loi accorde au ministère du Commerce un budget de 53 milliards de dollars pour revitaliser la position des États-Unis dans la recherche et la fabrication de semi-conducteurs.
Le Japon commet donc le hara-kiri en finançant un concurrent direct dans la course technologique. Il sera toujours très difficile de rivaliser avec les Américains tant qu’ils bénéficieront de ce privilège exorbitant.
C’est pourquoi les pays feraient mieux de conserver leurs réserves de change en Bitcoin plutôt qu’en bons du Trésor américain.
Les épargnants japonais qui ont suivi cette stratégie ne le regrettent pas. Le Bitcoin est en hausse de 1 150 % par rapport au yen au cours des cinq dernières années…
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