Le XV de France rentré d’Argentine sans Jégou et Auradou toujours en détention, le point sur l’affaire

BERTRAND GUAY / AFP

Florian Grill et Jean-Marc Lhermet, le président et le vice-président de la FFR, ont tenu une conférence de presse au lendemain du retour du XV de France.

RUGBY – C’est la fin d’une tournée sud-américaine catastrophique pour l’équipe de France masculine. Les Bleus, partis de Buenos Aires, ont fini par atterrir à Roissy avec deux heures de retard, lundi 15 juillet, vers 19h45. Ce mardi 16 juillet, le président de la Fédération, Florian Grill, s’est exprimé sur cette affaire, lors d’une conférence de presse à Marcoussis.

Les Français, vêtus de leur uniforme bleu officiel, voyageaient à bord d’un vol commercial Air France selon l’AFP. L’avion avait décollé d’Argentine dimanche soir au terme d’une des pires semaines de l’histoire du rugby français. Le bilan sportif de la tournée sud-américaine des Bleus, loin au second plan, est de deux victoires contre l’Argentine (28-13) et l’Uruguay et d’une défaite contre les Pumas (33-25) samedi 13 juillet.

Cette tournée a notamment vu l’exclusion d’un joueur (Melvin Jaminet) pour propos racistes (la fédération a signalé cela au procureur de la République) puis deux autres, Hugo Auradou (20 ans, 1 sélection) et Oscar Jégou (21 ans, 1 sélection), ont été inculpés de viol aggravé par la justice argentine. Ils sont accusés d’avoir commis un viol collectif sur une femme dans la nuit du 6 au 7 juillet dans un hôtel de Mendoza, où le XV de France venait de disputer le premier match de sa tournée. Les deux joueurs ont été placés en détention et devraient être jugés d’ici neuf à quatorze mois, selon le président de la FFR.

• La FFR avance des fonds pour une assignation à résidence

Selon le principal avocat argentin des deux joueurs, ils parlent de relations sexuelles « consensuelles » avec la victime présumée. L’examen de leur demande de placement en résidence surveillée devrait prendre « au moins dix jours », a indiqué vendredi le parquet de Mendoza.

Selon Florian Grill, le président de la FFR, l’audience pour plaider l’assignation à résidence pourrait avoir lieu dès le mardi 16 juillet. Cette date reste à confirmer. « Notre priorité immédiate est de placer les deux jeunes joueurs en résidence surveillée afin qu’ils soient dans un environnement digne. »« Des fonds ont été avancés par la Fédération pour couvrir tous les frais, y compris la location d’une maison », a-t-il expliqué lors d’une conférence de presse, a ajouté Florian Grill.

• La FFR évoque d’éventuelles sanctions

Concernant la responsabilité des équipes de la Fédération Française de Rugby, « Ce n’est pas le staff qui est responsable, ce sont les joueurs qui ont décidé de sortir du cadre »a rappelé son président. « Il y aura un avant et un après Mendoza (…) nous n’aurons certainement pas la main tremblante ni pour sensibiliser ni pour sanctionner si nécessaire. L’avenir de notre sport en dépend. »a déclaré Florian Grill.

Le président de la FFR a évoqué plusieurs types de sanctions qui pourraient voir le jour, notamment financières, mais aussi plus graves, avec par exemple une suspension provisoire immédiate du XV de France, comme ce fut le cas de Melvyn Jaminet, voire définitive. « Il faut faire confiance à la justice argentine et la laisser faire son travail »a insisté la FFR, déclarant qu’elle attendait que les joueurs plaident leur version des faits.

• Les proches reçus par le parquet

Les proches des deux joueurs interpellés ont été reçus par un représentant du parquet de Mendoza, ont indiqué un porte-parole et un avocat. Lundi 15 juillet au matin, les parents d’Hugo Auradou – l’ancien rugbyman David Auradou et son épouse Marie – ont quitté les lieux accompagnés des avocats de la défense sans faire de déclaration. La FFR a indiqué être en contact avec les familles des joueurs.

Interrogé sur leur état d’esprit, l’un des avocats, Rafael Cuneo, a indiqué que Marie Auradou se sent « Comme une mère avec son fils en prison accusé de viol, bien sûr qu’elle est inquiète »Une tante d’Oscar Jégou, dont le nom n’a pas été révélé, faisait également partie du groupe, selon le porte-parole du parquet de Mendoza, Martin Ahumada. C’était une rencontre très émouvante entre les garçons, les parents, la tante. CONTRE« C’est très important parce que cela leur donne de la force », a poursuivi l’avocat dans des propos rapportés par franceinfo.

· L’enquête progresse

L’avocat des deux joueurs affirme avoir en sa possession de nouveaux éléments permettant de les disculper. « Nous disposons de nouvelles preuves cruciales et cohérentes. Des vidéos très intéressantes ont émergé. Des enregistrements, des mouvements, des visages. Ces preuves proviennent des caméras de l’hôtel, de l’ascenseur, des couloirs, et elles sont tout à fait suffisantes pour prouver leur innocence », a-t-il déclaré.

A l’inverse, son homologue Natacha Romano, qui défend la victime, assure que son « La preuve fondamentale est le corps de la victime, car il parle de lui-même. » S’ils sont reconnus coupables, les deux jeunes hommes risquent de huit à vingt ans de prison.

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