Du 23 au 30 juillet 2024, Xiaomi fait parler de lui à Paris. Maisons connectées et gadgets en tout genre entourent une star venue de Chine : la SU7, la première voiture électrique du constructeur.
Dans les rues de Paris, en ce mois de juillet 2024, on croise des embouteillages, des rues bloquées, des policiers demandant des QR codes et des panneaux indiquant où auront lieu les Jeux Olympiques de 2024. Mais en s’éloignant de la foule, on peut emprunter des rues moins agitées et se retrouver, au 7 rue Bailly, dans le 3e arrondissement, devant une étrange façade abritant deux voitures non immatriculées.
Un bleu turquoise, un violet. Ce sont deux SU7 Max que Xiaomi a ramenés de Chine et que le constructeur place au premier plan de son showroom parisien. Jusqu’au 30 juillet 2024, ils poseront fièrement dans cette ruelle tranquille, mais qui attirera sans doute une foule de curieux, venus voir ce que nous réserve le futur électrique.
Car même s’ils ne peuvent pas être conduits sur place, les Xiaomi SU7 sont tout de même exposés dans des versions finales, ce qui donne l’occasion d’admirer leurs finitions extérieures et intérieures et de jouer avec les nombreux gadgets de ces véhicules.
Ces modèles, qui ne sortiront jamais en Europe, ne sont pas de simples éléments de décor. Les SU7 exposés sont une démonstration de la stratégie de Xiaomi dans la vie réelle, et peut-être un petit signal d’alarme pour les constructeurs européens. On y est, on vous donne quelques années pour nous rattraper, mais après, on y arrivera « , semble dire Xiaomi.
Le Su7 de Xiaomi, star du showroom parisien
Et il faut reconnaître que les SU7 sont de très belles machines. Même si nous n’avons pas pu les piloter, nous avons pu admirer leurs courbes et leurs finitions. À l’extérieur, les lignes rappellent les sportives allemandes (le PDG de Xiaomi en possède une belle collection, ce qui ne surprendra personne), avec quelques détails sublimes (les feux) et d’autres un peu bruts (le gros logo Xiaomi à l’avant). L’entreprise a même réussi à conserver des capteurs à ultrasons et à intégrer un LiDAR à l’avant sans dénaturer le véhicule.
Les interactions avec les différents composants, coffres ou trappe de recharge, se font avec des boutons extérieurs ou intérieurs. Nous avons évidemment testé la capacité du coffre arrière à couper les doigts, qui avait fait le tour du web : heureusement pour nous, notre main est complète. A l’intérieur, Xiaomi fait l’anti-Tesla et s’en vante avec des arguments que beaucoup de conducteurs prendraient avec plaisir : par exemple, toutes les commandes sont sur des boutons physiques pour ne pas perdre de temps sur l’écran. Pas besoin de passer dans un sous-menu pour ouvrir la boîte à gants.
Les sièges, spacieux et confortables, avec un appui-tête bien ajusté, sont réglables par des commandes entièrement électriques. Ils sont également perforés de série pour la ventilation pendant la conduite. Les matériaux à l’intérieur de la voiture sont de bonne qualité et l’ensemble fourmille de détails, du compteur derrière le volant qui se rabat une fois éteint au grand écran qui surplombe les chargeurs à induction. L’immense toit en verre anti-UV protège du soleil et les portes, miraculeusement, s’ouvrent avec un gros bouton facilement compréhensible — une autre pique à Elon Musk.
Une démonstration de force au cœur de Paris
Mais ce showroom parisien est aussi l’occasion pour Xiaomi de déployer sa philosophie. Une intégration parfaite souhaitée, à la pommeDes smartphones aux ordinateurs, en passant par les téléviseurs, les tapis de gym, les babycams, les litières pour chats et les voitures. C’est un univers complet et cohérent que Xiaomi construit, brique par brique, en Chine. Nous connaissons le fabricant depuis de nombreuses années maintenant et l’Europe ne possède qu’une fraction de ses produits, mais nous savons que cette stratégie prend du temps.
Comme pour nous rappeler qu’il en reste encore, lors de la démonstration faite sur place par cette maison Xiaomi, certaines actions n’ont pas fonctionné du premier coup. Même en 2024, les entreprises chinoises sont un cran en dessous en matière de logiciels et d’expérience utilisateur globale. Surtout lorsqu’elles cherchent à exporter et à toucher un public européen ou américain aux attentes très différentes des clients chinois. On ne compte plus les produits chinois sur le marché, des aspirateurs aux climatiseurs, dont les applications ont été traduites à la va-vite et dont certaines mécaniques nous dépassent (exemple : mon aspirateur robot me récompense avec des bons d’achat lorsque je l’utilise).
Mais ce sont des broutilles, qui se corrigent facilement en investissant beaucoup moins que dans les usines. Le programme de Xiaomi pour la voiture électrique a été estimé à 10 milliards de dollars, sur 10 ans. 1,2 milliard ont déjà été dépensés pour commercialiser le véhicule que nous avons vu et qui roule déjà en Chine, livré aux clients. Il n’a fallu que 3 ans à Xiaomi pour accomplir cet exploit. Combien pour régler les derniers problèmes et conquérir l’Europe ?