Le « Washington Post » en ébullition après son refus de soutenir Harris ou Trump
Les nouvelles les plus importantes de la journée

Le « Washington Post » en ébullition après son refus de soutenir Harris ou Trump

Le « Washington Post » en ébullition après son refus de soutenir Harris ou Trump
Devant le siège du Washington Post, au centre-ville de Washington, DC, le 21 février 2019.

La crise interne qui bouleverse le Washington Post depuis vendredi 25 octobre a pris, en l’espace d’un week-end, des allures de tremblement de terre, à moins d’une semaine de l’élection présidentielle qui doit départager, mardi 5 novembre, la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Kamala Harris ou Donald Trump ? Sous l’influence de leurs propriétaires, le « Washington Post » et le « Los Angeles Times » choisissent de ne pas choisir

À tel point que la tourmente qui ébranle l’une des valeurs mobilières les plus importantes aux États-Unis a déjà des conséquences économiques majeures. Selon la radio publique NPR, le quotidien a perdu plus de 250 000 abonnés entre le vendredi 25 octobre et le mardi 29 octobre à midi. Le propriétaire du prestigieux journal, Jeff Bezos, fondateur de la société Amazon, est en effet soupçonné d’avoir contraint la rédaction à choisir, pour la première fois depuis 1988, la neutralité lors de l’élection présidentielle, ce qui a indigné une partie des lecteurs. La vague de désertions représente 10 % de ses 2,5 millions d’abonnés, une baisse sans précédent dans la presse en si peu de temps.

Tout a commencé le 25 octobre, lorsque le PDG William Lewis a annoncé que le journal – célèbre pour avoir dénoncé le scandale du Watergate en 1974 – s’abstiendrait de soutenir un quelconque candidat à l’élection présidentielle de 2024 et aux élections futures. Pourtant, une heure plus tard, deux journalistes de Washington Post a expliqué, dans un article détaillé sur cette décision, qu’une position en faveur de Kamala Harris était en préparation et que le choix de bloquer sa publication venait de M. Bezos.

Une « interférence »

L’annonce a immédiatement choqué la rédaction. Le syndicat des journalistes a dénoncé un « ingérence » la veille « une élection aux enjeux immenses ». L’un des éditorialistes les plus expérimentés, Robert Kagan, a démissionné immédiatement, dénonçant une « se rendre ». « En fait, nous nous mettons à genoux devant Donald Trump parce que nous avons peur de ce qu’il va faire »il s’est indigné un peu plus tard au micro de CNN, évoquant la rencontre entre David Limp, le PDG de la société aérospatiale Blue Origin – dont le propriétaire est M. Bezos – et Donald Trump le même jour.

Suivez notre direct | En direct, élection présidentielle américaine 2024 : Donald Trump qualifie son meeting aux connotations racistes à New York de « festival de l’amour »

De son côté, Jeff Bezos a démenti lundi 28 octobre, à travers une tribune publiée par le Washington Postque ses intérêts personnels sont à l’origine du manque de soutien à un candidat américain à la présidentielle. Selon le milliardaire, cette décision « a été entièrement pris en charge en interne ». Il a assuré « ne pousse pas » en faveur de ses intérêts personnels dans les choix éditoriaux du journal qu’il possède depuis 2013. Si les appels à voter lancés par les rédactions des journaux sont une tradition aux Etats-Unis, cette pratique « crée en fait une perception de partialité, de non-indépendance »dit-il. Selon le fondateur d’Amazon, y mettre fin est « la bonne décision ».

Il vous reste 40,68% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Quitter la version mobile