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le « Washington Post » critiqué pour sa neutralité – Libération

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Élection présidentielle américaine 2024

Élections américaines de 2024cas

Le directeur général William Lewis a annoncé vendredi 25 octobre que le grand quotidien américain ne soutiendrait pas Kamala Harris. Un revirement après avoir défendu les candidats démocrates à chaque élection depuis 2008.

Troubles dans les rédactions américaines. LE Washington Post ne soutiendra aucun candidat à l’élection présidentielle du 5 novembre, a annoncé vendredi 25 octobre au soir son directeur général, qui défend « indépendance » de la vie quotidienne. Le syndicat des journalistes accuse le propriétaire Jeff Bezos d’avoir bloqué le soutien à Kamala Harris, tandis que de nombreux lecteurs déplorent la décision « lâche ».

C’est dans une publication en ligne sur le site « WaPo » que le directeur général, William Lewis, a annoncé que le prestigieux journal, célèbre pour avoir révélé le Watergate, s’abstiendrait également d’appeler à voter pour tel ou tel candidat pour le scrutin du 5 novembre. Quant aux prochaines élections.

William Lewis a décrit cette décision comme un « retour aux sources »arguant que le Washington Post s’était, par exemple, abstenu de demander un vote pour l’un ou l’autre candidat en 1960, avant l’élection remportée par John F. Kennedy. « Notre métier, en tant que quotidien de la capitale du pays le plus important du monde, est d’être indépendant. C’est ce que nous sommes et ce que nous serons toujours »conclut-il.

« Nous sommes conscients que cette décision donnera lieu à de nombreuses interprétations, qu’elle sera perçue comme un soutien implicite à l’un des candidats, ou le rejet d’un autre, ou encore comme une fuite en avant de nos responsabilités »écrit le directeur général, alors que les sondages n’ont jusqu’à présent pas réussi à départager la vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump.

« Un soutien à Harris avait déjà été rédigé »

Le syndicat des journalistes de Washington Post se dit « très inquiet » par cette décision, « à peine onze jours avant une élection aux enjeux immenses »et s’inquiète d’un « ingérence » dans les décisions du comité de rédaction. « Selon nos journalistes et nos membres, le soutien à Harris avait déjà été écrit et le propriétaire du Post, Jeff Bezos, a pris la décision de ne pas le publier », poursuit l’organisation dans un communiqué publié le « faux » de l’attribuer à son propriétaire.

Le grand quotidien américain, propriété du fondateur d’Amazon depuis 2013, avait soutenu les candidats démocrates à la présidentielle en 2008, 2012, 2016 et 2020. Jeff Bezos a signé ces dernières années d’importants contrats avec le gouvernement américain, et notamment avec le Pentagone, dans le domaine du stockage de données (« cloud »).

Son message a déclenché une avalanche de commentaires furieux de la part des internautes, dont la plupart ont promis de résilier leur abonnement. « Je ne vais pas donner d’argent à un média qui se nourrit de lâcheté » dit l’un d’eux. « Nous allons tous mourir dans le noir et Jeff Bezos a éteint la lumière » en écrit un autre, en référence à la célèbre devise du journal, « La démocratie meurt dans l’obscurité ».

Cette décision de Washington Post vient après le propriétaire d’un autre grand quotidien américain, le Los Angeles Timesa bloqué la décision de la rédaction du journal, qui souhaitait soutenir Kamala Harris. Vendredi, le Poste de New Yorkun tabloïd ultra-conservateur appartenant au magnat Rupert Murdoch, a appelé les gens à voter pour Donald Trump.

Le 30 septembre, la rédaction du prestigieux New York Times avait de son côté apporté son soutien au candidat démocrate. LE Globe de Boston et le Enquêteur de Philadelphiebasé dans l’État très contesté de Pennsylvanie, a fait de même.

Ces annonces successives interviennent dans une campagne qui a vu les grands noms de la presse américaine perdre de leur influence, auprès des électeurs et auprès des candidats eux-mêmes, dont l’attention se porte de plus en plus sur d’autres médias comme les podcasts ou TikTok.

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