Passé au moulin de la commission, le projet de loi présenté la semaine dernière était devenu méconnaissable : articles clés supprimés, amendements valant plusieurs milliards d’euros adoptés, nouvelles taxes ou exonérations à gogo…
Près de 200 amendements
Au total, près de 200 amendements ont été adoptés, bouleversant considérablement l’équilibre financier du texte. Des modifications finalement toutes balayées par un ultime vote négatif, par 29 voix contre 22, le Rassemblement national se retrouvant avec la droite et le centre dans le camp du rejet.
L’extrême droite a cependant voulu sanctionner « l’attitude du gouvernement et des partis majoritaires qui (…) ne veulent rien négocier », a expliqué Jean-Philippe Tanguy. Alors quitte à se retrouver du même côté que le macroniste David Amiel, qui fustigeait une « boucherie fiscale » de l’ordre de 50 milliards d’euros.
« Le texte était devenu intenable », a déploré le Premier ministre Michel Barnier dans un entretien au JDD, mettant en garde contre une « concurrence fiscale Lépine ».
La France insoumise notamment s’était félicitée ces derniers jours de « victoires » sur les « superprofits » et les multinationales, pour des montants vertigineux.
« C’est la démonstration qu’il y avait une majorité » pour ce budget « compatible NFP », estime le président de la commission des Finances Eric Coquerel (LFI), qui malgré le rejet définitif considère que « la mission est accomplie ».
Avis visiblement opposé à celui du ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin, qui s’est empressé de dénoncer un « matraquage fiscal » à la fois « inacceptable » et « irresponsable », quand l’exécutif veut au contraire « freiner fortement nos dépenses publiques ». ».
C’est justement sur la base du texte initial du gouvernement que le débat reprendra à la Chambre la semaine prochaine. Le locataire de Bercy y sera présent dès lundi soir, pour défendre ce projet qu’il « sait