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le vocabulaire qu’il faut connaître pour tout comprendre des négociations

De la forêt aux gouffres, en passant par les grandes plaines et les zones humides, comment mieux défendre la nature et ses précieux écosystèmes ? Pour relever ce défi mondial, la 16e Conférence des parties à la Convention des Nations Unies (COP16) sur la biodiversité s’est ouverte lundi 21 octobre à Cali, en Colombie. Pendant dix jours, les 196 pays membres de la convention tenteront de protéger ce qui peut encore l’être lors de ce sommet crucial pour l’avenir de l’Homme, qui tire de la nature tout ce qu’il mange, boit et consomme. D’où l’intérêt, à défaut de pouvoir discuter avec les orangs-outans et le zooplancton, de comprendre ce qui se dit dans ces discussions. Franceinfo liste les termes qui seront au cœur des négociations jusqu’au 1er novembre.

Pays mégadivers

À travers le monde, certains pays sont plus riches en biodiversité que d’autres. Développée en 1988 par le primatologue américain Russell Alan Mittermeier, la notion de pays mégadivers décrit les quelques États qui abritent à eux seuls les deux tiers de la vie sur Terre (faune, flore et micro-organismes), grâce à leurs riches écosystèmes (forêts). , rivières, montagnes, récifs coralliens, estuaires, etc.) et un grand nombre d’espèces endémiques. La Colombie, qui accueille la COP16, abrite par exemple près de 10% de la biodiversité mondiale, rapporte le profil du pays sur le site Internet de la Convention sur la diversité biologique (CBD), l’institution qui supervise les COP sur la biodiversité. A ce titre, le pays hôte illustre parfaitement les enjeux de protection de ces richesses.

Le parc national Los Nevados, à Murillo (Colombie), photographié le 21 mai 2023, est notamment connu pour ses paramos. Ces écosystèmes de haute montagne abritent de nombreuses espèces endémiques, dont beaucoup sont menacées d'extinction. (JUANCHO TORRES / AGENCE ANADOLU / AFP)

Dans un ouvrage publié en 1997, le spécialiste en dénombre 17 : sept se trouvent sur le continent américain (Brésil, Colombie, Équateur, Mexique, Pérou, Venezuela et États-Unis), trois en Afrique (Afrique du Sud, Madagascar et République démocratique du Congo). ), cinq en Asie (Chine, Inde, Philippines, Malaisie et Indonésie) et deux en Océanie (Australie et Papouasie-Nouvelle-Guinée). Une poignée d’autres des pays, comme la France (grâce à ses territoires d’outre-mer), sont parfois également cités comme pays mégadivers.

Les 23 cibles du cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal

Cette COP16 est la première réunion de la communauté internationale depuis l’adoption en 2022 d’une feuille de route commune pour sauvegarder la nature : le cadre mondial de biodiversité Kunming-Montréal (également connu sous son acronyme en anglais, GBF ou KGBF), en référence aux deux co -les villes organisatrices de la COP15. Ce texte ambitieux (PDF) liste quatre grandes missions à horizon 2050 et surtout 23 objectifs à atteindre d’ici 2030.

Il entend notamment protéger 30 % des terres et des mers de la planète, restaurer 30 % des écosystèmes dégradés, réduire de moitié l’utilisation de pesticides et gérer les espèces sauvages de manière durable et au bénéfice des populations. Autres enjeux : améliorer l’accès aux espaces verts dans les villes, mobiliser 200 milliards de dollars par an pour la nature. La liste complète est disponible sur le site Internet du congrès.

SPANB

Si le KGBF et ses 23 cibles déterminent le « quoi » des ambitions de la communauté internationale en matière de biodiversité, les SPANB répondent à la question du « comment ». Cet acronyme barbare correspond à « stratégies et plans d’action nationaux pour la diversité biologique » qui doit être préparé par chacun des 196 pays signataires. A l’ouverture de la COP16, la convention sur la diversité biologique n’avait reçu qu’une trentaine de SPANB actualisés et alignés avec les ambitions fixées en 2022 (ici en vert), mais espérait en recevoir davantage. d’autres pendant le sommet.

Consciente de la difficulté pour de nombreux pays d’élaborer une stratégie détaillée en si peu de temps, la CDB les a encouragés à transmettre, en attendant, « objectifs nationaux ». Ces documents font le point sur les objectifs que chaque gouvernement se fixe, sans préciser comment il compte les atteindre concrètement. Cette première étape vise à impliquer le plus grand nombre d’États possible, alors que, comme l’accord de Paris sur le climat, le cadre mondial Kunming-Montréal n’est pas juridiquement contraignant.

Le GBFF

Afin de mettre en œuvre les SPANB, le traité signé à Montréal appelle les parties, dans son objectif 19, à se mobiliser « au moins 200 milliards de dollars par an d’ici 2030 »toutes sources confondues, au sein d’un nouveau fonds. Le Fonds-cadre mondial pour la biodiversité (GBFF), créé à cet effet, a reçu des premières contributions du Canada, de l’Allemagne et du Royaume-Uni.

Pourtant, plus d’un an après sa création, les pays du Nord et du Sud ne parviennent pas à s’entendre sur une question clé : qui doit gérer la cagnotte ? Pour l’instant, c’est le Fonds pour l’environnement mondial, sorte de bras financier de la CDB, qui administre le GBFF. Mais les pays du Sud, qui seront logiquement les principaux bénéficiaires de ce nouveau fonds, estiment que cet organisme n’est pas capable de mener correctement cette mission et craignent que des financements leur passent encore sous le nez. Ils réclament donc la création d’une nouvelle instance indépendante, contre l’avis des pays du Nord.

Des subventions néfastes

Les États de l’hémisphère Sud, et notamment les pays tropicaux, abritent la majorité des espèces. Ce sont aussi ceux qui ont le moins de moyens pour investir dans la protection des écosystèmes, dont les ressources profitent largement aux pays développés. Pour y remédier, le texte de Montréal-Kunming appelle les gouvernements à encourager les comportements vertueux des acteurs économiques, à travers l’élimination, d’ici 2030, de 500 millions de dollars de subventions allouées aux secteurs les plus nocifs pour l’environnement. , provoquant déforestation, surpêche, braconnage, pollution, etc.

Des usines apparaissent au milieu d'une plantation de palmiers à huile, sur l'île de Sumatra, en Indonésie, le 14 septembre 2022. (ALAIN COMPOST/BIOSPHOTO/AFP)

Selon un rapport publié en septembre par l’organisation Earth Track, les subventions néfastes à l’environnement s’élèveront à au moins 2 600 milliards de dollars en 2024 (l’équivalent de 2,5 % du PIB mondial). « Cela représente environ 800 milliards de dollars de plus qu’il y a deux ans, soit environ 570 milliards de dollars de plus, hors inflation », a montré le document.

Informations de séquençage numérique (DSI)

La biodiversité est partout, même dans les cosmétiques et les médicaments que nous consommons quotidiennement. Reconnaissant que les entreprises des pays développés s’emparent de la plupart de ces ressources biologiques des pays en développement, le Protocole de Nagoya a établi en 2012 un cadre permettant aux deux parties de signer un contrat. L’objectif est de permettre aux pays fournisseurs de bénéficier eux aussi des fruits de leurs richesses naturelles. Mais avec la numérisation de ces informations génétiques, le système a largement échoué, expliquait l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri) dans un billet de blog en 2023.

Ces milliards de séquences génétiques numérisées, aussi appelées DSI (Digital séquence information, digital sequencing information ou ISN en français), feront donc encore l’objet de nombreuses discussions, les pays y voyant un moyen supplémentaire de lever des fonds. Un accord pourrait être trouvé à Cali pour établir « un mécanisme de partage mondial » des avantages de l’utilisation de DSI. Mais de nombreuses questions demeurent : quelles entreprises apporteront leur contribution ? Le feront-ils volontairement ou obligatoirement ? Comment l’argent sera-t-il distribué ?

Crédits biodiversité

L’accord Kunming-Montréal encourage les États à « favoriser (…) le paiement des services écosystémiques, les obligations vertes, les crédits et les compensations en termes de biodiversité ». Elle souhaite ainsi récompenser ceux qui prennent soin des écosystèmes, comme les agriculteurs qui s’engagent dans une gestion durable, à travers un système dit de « crédits biodiversité » (ou « crédits nature »), inspiré des « crédits carbone ». Le Comité consultatif international sur les crédits biodiversité, dirigé par la France et le Royaume-Uni, espère créer des bourses nationales dans les pays pionniers.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
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