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Le virus de la gastro-entérite infecte le GR20 – Libération

Le virus de la gastro-entérite infecte le GR20 – Libération
Des évacuations par hélicoptère et près de 300 malades, une grave épidémie de gastro-entérite sévit sur le sentier de randonnée de l’île de Beauté.

Sur le GR20, les marcheurs ont le courant. Une épidémie de gastro-entérite sévit sur le célèbre itinéraire de randonnée qui traverse la Corse, de quoi alimenter de futurs témoignages sur les pires souvenirs de randonnée. L’Agence régionale de santé (ARS) lance une opération ce vendredi 2 août « nettoyage choc à l’eau de javel de toutes les surfaces ». Tous les hébergements du parc naturel corse – une quinzaine – laveront en même temps leurs poignées de porte, leurs salles de bain, leurs tentes de location pour casser la transmission de la maladie. Des mesures ont été prises pour limiter l’impact environnemental de la mesure, précise l’ARS à LibérerDepuis plusieurs semaines, ce sentier réputé ardu est devenu un véritable calvaire pour des centaines de randonneurs souffrant de diarrhées, douleurs abdominales, fatigue, nausées et vomissements. Certains randonneurs ont même appelé à être évacués par hélicoptère. L’alerte a été remontée à l’ARS de Corse le 12 juillet. Cette dernière a diffusé un premier communiqué sur le sujet le 15 juillet rappelant les mesures de précaution : traiter ou filtrer l’eau avant consommation, se laver souvent les mains, et contacter un médecin en cas de symptômes. Une enquête a également été lancée. Santé publique France a envoyé un mail à toutes les personnes ayant réservé une nuit dans un gîte pendant la période et a pu procéder à des analyses de selles. Les résultats ont été publiés le 26 juillet, dans un second communiqué de l’ARS.

L’ARS « estime que l’épidémie a probablement débuté fin juin, avec un pic observé le 12 juillet ».Sur la période étudiée, entre le 1er et le 15 juillet, on a dénombré 236 cas, initialement, dont 7 ont nécessité des hospitalisations de courte durée. LibérerL’ARS actualise ces chiffres à près de 300 cas confirmés pour une petite dizaine d’hospitalisations de moins d’un jour pour la plupart. Mais le passage du pic ne signe pas la fin de l’épidémie. Cinq nouveaux cas ont été déclarés le 29 juillet et quatre le 30 juillet mais aucun le 1er août.

Une quinzaine d’adolescents ont été évacués du refuge E Capanelle, selon France Bleu RCFM, dans la nuit du mardi 30 au mercredi 31 juillet. Mais les analyses de selles ont écarté l’hypothèse d’une gastro-entérite. « C’est une intoxication alimentaire collective », précis, proche LibérerPhilippe Mortel, directeur de l’agence ARS. Ils ont été transportés à l’hôpital, mais sans gravité.

L’ARS suit le dossier de très près. Des flacons de gel hydroalcoolique ont été envoyés dans tous les gîtes. Le GR20 est un itinéraire particulièrement difficile. La météo est caniculaire sur l’île de Beauté et les symptômes de la gastro peuvent accentuer une déshydratation ou un coup de chaleur. Elle a publié une vidéo de prévention sur les gestes barrières. La plupart des personnes ont des symptômes pendant deux jours et les hospitalisations constatées ont toujours été de très courte durée. Il faut surtout gérer l’effort physique en fonction de sa santé physique. Les patients les plus touchés sont ceux qui n’ont pas voulu s’arrêter une journée malgré leurs symptômes.

Les épidémies de gastro-entérite ne sont pas rares sur le GR20, en raison de la promiscuité dans les gîtes, nous apprend l’ARS. Mais celle-ci semble plus importante. « Le taux d’attaque est élevé. 39 % des personnes ayant répondu à notre enquête ont signalé des symptômes », Philippe Mortel le précise. Le pathogène en cause est un norovirus. La qualité de l’eau n’en est pas, a priori, la cause. Mais, par précaution, l’ARS recommande tout de même de bien la faire bouillir, de la traiter ou de prendre de l’eau en bouteille, pour éviter d’autres gastro-entérites d’origine bactérienne. La principale voie de contamination reste par les mains. Le norovirus survit au gel, et à des températures allant jusqu’à 60 °C. Il peut rester actif sur une surface pendant plusieurs jours. Une personne infectée est contagieuse deux jours avant et après ses symptômes et les personnes asymptomatiques peuvent l’excréter sans le savoir.

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