Critiques des réformateurs
Durant sa campagne, il avait promis d’accroître la représentation des femmes, des jeunes et des minorités ethniques et religieuses, notamment sunnites, au sein du gouvernement. Dimanche, le président Pezeshkian a soumis la composition de son cabinet au Parlement pour approbation, mais la liste des ministres ne comprenait qu’une seule femme, aucun jeune ni aucune minorité.
« Je suis désolé de ne pas avoir pu mettre en œuvre (…) l’avis des experts du comité et parvenir à l’inclusion des femmes, des jeunes et des groupes ethniques, comme je l’avais promis », a regretté Mohammad Javad Zarif. Il a ajouté avoir subi des pressions après sa nomination à la vice-présidence parce que ses enfants détiennent la nationalité américaine. Une loi iranienne promulguée en octobre 2022 interdit la nomination de ceux « qui eux-mêmes, leurs enfants ou leurs conjoints ont la double nationalité » à des emplois et postes sensibles. Ces derniers jours, les réformistes ont critiqué le cabinet proposé par Massoud Pezeshkian pour ces mêmes raisons ainsi que pour l’inclusion de conservateurs.
Mohammad Javad Zarif était l’architecte de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015 entre Téhéran et la communauté internationale, qui accordait à l’Iran un allègement des sanctions en échange de limites à son programme nucléaire. Mais l’accord a commencé à s’effriter en 2018, lorsque l’ancien président Donald Trump a retiré les États-Unis de l’accord et a réimposé des sanctions. Pendant la campagne, Massoud Pezeshkian avait plaidé pour un Iran plus ouvert au monde afin de sortir son pays de « l’isolement » et avait promis de relancer l’accord pour lever les sanctions.