Le vapotage est largement présenté comme une alternative plus saine au tabagisme. Mais est-ce vraiment le cas ? Une nouvelle étude a montré que le vapotage est tout aussi nocif pour les poumons que la cigarette.
Le vapotage est-il vraiment sûr ?
Ces dernières années, on a constaté que de plus en plus de jeunes se tournent vers la cigarette électronique, qu’ils aient ou non fumé. Bien que cela reste préoccupant étant donné que des mineurs sont impliqués dans le vapotage, beaucoup pensent qu’il s’agit du moindre mal, car par rapport aux cigarettes traditionnelles, la cigarette électronique présente peu de risques pour la santé. Cela s’explique en partie par le fait que la cigarette électronique contient beaucoup moins de toxines que la cigarette classique.
Il faut toutefois comprendre que vapoter est certes moins nocif que fumer, mais qu’il n’en demeure pas moins mauvais pour la santé. Dans certains cas, vapoter est même aussi nocif que fumer des cigarettes. C’est ce que démontre une étude récente menée par des chercheurs de l’université métropolitaine de Manchester, au Royaume-Uni. D’après les résultats de cette étude, présentés lors de la réunion annuelle de la Société européenne de pneumologie à Vienne, en Autriche, vapoter nuit autant aux poumons que fumer des cigarettes.
Le vapotage n’est pas une alternative plus saine
Pour en arriver à cette conclusion, les chercheurs ont recruté 60 personnes dans la vingtaine. Parmi les participants, 20 étaient non-fumeurs, 20 vapotaient depuis au moins deux ans et les 20 autres fumaient depuis au moins deux ans. Les participants ont été invités à faire un test d’exercice progressif sur un vélo stationnaire. Il s’agit de la référence absolue pour mesurer la capacité physique et la capacité d’une personne à faire de l’exercice. Il s’effectue en observant les réponses du cœur, des poumons et des muscles à des niveaux d’exercice de plus en plus difficiles sur le vélo stationnaire.
Les participants ont également subi des analyses sanguines et une échographie pour vérifier le bon fonctionnement de leurs artères. Le test du vélo a montré des différences nettes entre les groupes. Par exemple, les fumeurs et les vapoteurs se sont essoufflés très rapidement, avant même d’avoir atteint leur capacité d’exercice maximale, et bien avant les participants qui ne fumaient pas ou ne vapotaient pas. Et leurs vaisseaux sanguins étaient moins efficaces. Les fumeurs et les vapoteurs avaient également une capacité d’exercice maximale plus courte.
Mais surtout, en ce qui concerne la capacité d’exercice, les vapoteurs et les fumeurs ont obtenu des résultats à peu près identiques, avec des capacités maximales de 186 watts pour les vapoteurs et de 182 watts pour les fumeurs. À titre de comparaison, la capacité d’exercice maximale moyenne des non-fumeurs et des non-vapoteurs était de 226 watts. Enfin, la consommation moyenne d’oxygène des vapoteurs et des fumeurs pendant l’exercice était bien inférieure à celle des non-fumeurs/vapoteurs, et encore une fois à des niveaux très similaires. Globalement, c’est ce qui a montré que les cigarettes électroniques altèrent la capacité pulmonaire au même rythme et dans la même mesure que les cigarettes traditionnelles. De plus, près de 2 000 produits chimiques « cachés » ont été découverts dans les liquides des cigarettes électroniques.