Le vaccin contre le zona pourrait réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer
Le lien entre le zona et un risque accru de développer une démence est désormais établi par plusieurs études. Et bonne nouvelle : une étude britannique vient de confirmer le rôle de la vaccination contre cette maladie – provoquée par la réactivation du virus varicelle-zona chez des personnes âgées ou immunodéprimées – dans la réduction du risque de développer des maladies de type Alzheimer.
Cette corrélation positive était déjà connue. Mais les données existantes se limitaient jusqu’à présent à l’analyse des personnes ayant reçu le vaccin vivant atténué, aujourd’hui abandonné dans la plupart des pays, au profit d’un vaccin recombinant. Administré en France sous le nom de marque Shingrix, il est plus efficace dans la lutte contre le zona. Or, selon les travaux de chercheurs britanniques de l’université d’Oxford, publiés il y a quelques jours dans « Nature Medicine », ce nouveau vaccin est « associé à un risque significativement plus faible de démence dans les six ans suivant la vaccination ».
Une expérience naturelle
En détail, l’étude conclut qu’il y a eu « une augmentation de 17 % du temps sans diagnostic » de démence après l’administration du vaccin recombinant, soit « 164 jours supplémentaires vécus sans diagnostic de démence chez les personnes touchées ultérieurement ». Les auteurs appellent désormais à la conception d’un essai contrôlé à grande échelle pour confirmer ces résultats.
En effet, cette étude s’appuie actuellement sur l’analyse de données issues de la population américaine – où la transition entre le vaccin vivant et le vaccin recombinant a été rapide et massive, et pourrait donc servir d’expérience naturelle pour les chercheurs – ainsi que sur la comparaison entre les effets du vaccin contre le zona et ceux de deux autres vaccins largement utilisés chez les seniors : celui contre la grippe et celui contre le tétanos-diphtérie-coqueluche.
Une maladie très courante
Le zona est une maladie très fréquente. Comme le rappelle l’Assurance maladie, la guérison de la varicelle n’entraîne pas la disparition du virus de l’organisme du patient. En effet, le microbe « reste ‘dormant’ à la racine des nerfs au niveau des ganglions nerveux », et peut se réactiver à tout moment, y compris des années plus tard. Le zona se traduit alors principalement par une éruption cutanée douloureuse, qui peut s’accompagner de symptômes persistants.
Elle survient principalement chez les personnes au système immunitaire affaibli et chez les personnes âgées. Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), 1% des personnes de plus de 80 ans ont été touchées entre 2008 et 2021, et 2 600 personnes ont été hospitalisées chaque année durant cette période à cause de cette maladie, dont 72% avaient plus de 65 ans.
En France, depuis mars 2024, la HAS recommande la vaccination des personnes immunodéprimées de 18 ans et plus et de tous les adultes de 65 ans et plus avec le vaccin recombinant Shingrix. Ce dernier a une efficacité de plus de 79 % sur l’apparition du zona, et réduit également très significativement le risque de développer des symptômes durables.