Sabah Aib, élue Miss Nord-Pas-de-Calais samedi, est visée par des messages racistes en raison de ses origines.
Le concours Miss France a été plusieurs fois accompagné voire perturbé par des polémiques. Cette fois, il arrive tôt et vise une jeune femme de 18 ans, candidate à Miss France 2025. Elle a dénoncé mardi soir une « vague de haine » sur les réseaux sociaux après l’annonce de son élection comme Miss Régionale.
Samedi dernier à l’Arena Stade Couvert de Liévin, Sabah Aib, étudiante en deuxième année de droit à la Faculté de Lille, a en effet été élue Miss Nord-Pas-de-Calais 2024. Originaire de Besançon, elle a déménagé avec sa mère à Valenciennes au 5 ans. D’origine algérienne du côté de son père et marocaine du côté de sa mère, Sabah vit aujourd’hui à Lille avec son petit ami, étudiant en école d’ingénieur.
L’élection de cette Miss issue d’une famille d’origine maghrébine a suscité la fierté de la déléguée régionale du comité Miss France Nord-Pas-de-Calais, Anne-Sophie Sevrette, qui s’est réjouie dans les colonnes de La Voix du Nord : « Si Si les Français s’ouvrent, Sabah pourrait être la première Miss France d’origine maghrébine. Ce n’est jamais arrivé, cela ouvrirait enfin les esprits. Le message serait fort ». Eve Gilles, l’ancienne Miss Nord-Pas-de-Calais devenue Miss France l’an dernier et à qui Sabah rêve de succéder, a de son côté montré qu’elle y croyait sur France 3 : « Cette année, le Nord-Pas-de-Calais Calais Pas-de-Calais a encore toutes ses chances de remporter le titre de Miss France. »
« Mes origines font partie de mon histoire, mais… »
On ne sait pas encore quel sera le verdict du grand concours, organisé le 14 décembre. Mais pour Sabah Aib, la campagne démarre difficilement. Depuis son sacre, il est la cible de nombreux messages haineux sur les réseaux sociaux en raison de ses origines. Mardi soir, elle a publié un long message sur son compte Instagram pour dénoncer cette « vague de haine raciste » dont elle est victime et pointer certaines évidences.
« Mon nom fait partie de mon identité et n’a rien à voir avec ma nationalité », a-t-elle écrit. « La France est un pays multiculturel et avoir un nom qui vient d’ailleurs ne change rien au fait que je suis français. Je suis né en France tout comme mes parents, nous nous considérons avant tout français. Mes origines font partie de mon histoire, mais ils ne définissent pas qui je suis. »
Déjà des attaques racistes en marge de Miss France
Selon elle, son élection prouve que sa région « est riche de diversité et de valeurs », elle en est fière et entend continuer à porter son titre « avec fierté, détermination et respect de tous », sans se laisser envahir par la haine. . « Nous sommes tous égaux, quels que soient notre nom ou nos origines », insiste-t-elle.
Le comité Miss France favorise depuis plusieurs années une plus grande diversité parmi ses candidates, afin de mieux représenter la société française d’aujourd’hui dans toute sa richesse et sa pluralité. Mais ce n’est pas la première fois qu’une candidate de Miss France est la cible de commentaires racistes. En décembre 2020 déjà, April Benayoum, Miss Provence, avait subi des attaques antisémites lors de la diffusion de la cérémonie Miss France 2021 sur TF1. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris et sept personnes ont été verbalisées pour injures publiques à caractère raciste ou religieux. Le procureur a même requis deux mois de prison avec sursis.