Le triplement de la taxe sur le transport aérien arrive au mauvais moment pour les entreprises
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Le triplement de la taxe sur le transport aérien arrive au mauvais moment pour les entreprises

Le triplement de la taxe sur le transport aérien arrive au mauvais moment pour les entreprises
Des voyageurs arrivent à l'aéroport international de Nouméa-La Tontouta, en Nouvelle-Calédonie, le 17 juin 2024.

Le gouvernement n’abandonne pas. Il souhaite que la taxe sur le transport aérien soit triplée et a même préparé un amendement en ce sens au projet de loi de finances pour 2025 qui augmentera la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TSBA) – la fameuse « taxe Chirac » –, dans le but de collectant 1 milliard d’euros à partir de 2025. Ce TSBA s’appliquera à tous les vols au départ de France.

Sur le milliard attendu, pas moins de 850 millions d’euros seront prélevés sur les compagnies aériennes régulières françaises. « C’est gigantesque »s’exclame-t-on chez Air France. Le groupe devra à lui seul débourser pas moins de 300 millions d’euros, soit 30% du montant global. Il préférerait un gel des impôts, car « 2024 sera pire que 2023 »et souhaiterait augmenter sa marge afin de rembourser une dette nette estimée entre 7 et 8 milliards d’euros.

« Il faut s’attendre au pire »de son côté, s’alarme Christine Ourmières-Widener, nouvelle présidente d’Air Caraïbes et de French Bee, les deux sociétés du groupe Dubreuil. L’impact financier sera « près de 25 millions d’euros sur un chiffre d’affaires de 1 milliard ». Au total, ce sera « près d’un tiers des bénéfices » de l’entreprise qui va s’évaporer.

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« Le poids des impôts est considérable »dénonce également Pierre Muracciole, président du directoire d’Air Corsica. D’après ses calculs, « Ceux déjà collectés pour le compte de l’Etat représentent 12% du chiffre d’affaires » d’une compagnie aérienne. Et « il y a une tendance à leur augmentation »ajoute-t-il en prévoyant que, pour son entreprise, cela passera de 5 millions d’euros à 15 millions d’euros par an. Les opérateurs de jets privés devront débourser 150 millions d’euros, notamment via une taxe de 3 000 euros par passager.

« Aspect opérationnel » dégradé

Cette fuite arrive au pire moment pour les entreprises. En effet, si « 2023 a été une extrêmement bonne année »comme le reconnaît Air France, « 2024 s’annonce bien plus compliquée ». En plus « tensions géopolitiques »avec la guerre en Ukraine qui continue et le conflit au Moyen-Orient, Air France évoque également « l’impact négatif important des JO de Paris »estimé à 200 millions d’euros.

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Surtout, l’augmentation du TSBA intervient à un moment où la situation des entreprises est loin d’être optimale. « L’aspect opérationnel » est dégradé, observe le patron d’Air Caraïbes et de French Bee. Elle le veut comme preuve « tous les (…) sujets logistiques qui (là) pénaliser »dont « la chaîne des sous-traitants aéronautiques, qui a du mal à redémarrer » depuis la pandémie de Covid-19.

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