Le tribunal qui a prononcé la peine accepte la demande de libération du militant pro-palestinien Georges Abdallah ; le Parquet national antiterroriste fait appel
Le tribunal de détermination de la peine a accepté, vendredi 15 novembre, la onzième demande de libération conditionnelle du militant libanais pro-palestinien Georges Ibrahim Abdallah, emprisonné depuis 40 ans pour complicité de meurtre et libre depuis 1999, selon des informations communiquées à Monde et à l’Agence France-Presse (AFP) du Parquet national antiterroriste (PNAT), qui fera appel.
« Par décision en date de ce jour, le tribunal de l’application des peines a admis Georges Ibrahim Abdallah au bénéfice de la liberté conditionnelle à compter du 6 décembre, sous la condition de quitter le territoire national et de ne plus y comparaître »a rapporté le PNAT, précisant son intention de« faire appel de cette décision qui – si elle est déposée dans les vingt-quatre heures – sera suspensive ».
Georges Abdallah a été condamné à la réclusion à perpétuité en 1987 pour complicité d’assassinat de deux diplomates (il est incarcéré à Lannemezan dans les Hautes-Pyrénées).
Fondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises
C’est, selon ses défenseurs, « le prisonnier politique le plus âgé de France et même d’Europe ». Ses détracteurs le voient plutôt comme un terroriste, fier d’avoir tué le lieutenant-colonel américain Charles R. Ray le 18 janvier 1982, et Yacov Barsimentov, deuxième secrétaire de l’ambassade israélienne et probablement affilié au Mossad, le 3 avril 1982. menées alors que les combats entre Israël et les feddayin de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), alors implantée au Liban, provoquaient la colère.
Libéré depuis un quart de siècle, le fondateur des Fractions armées révolutionnaires libanaises (FARL) – petit groupe marxiste pro-syrien et anti-israélien qui a revendiqué cinq attentats, dont quatre mortels, en 1981-1982 en France – n’a jamais été libéré. libéré.
Toutes ses demandes de libération conditionnelle ont été rejetées – au motif que l’intéressé ne s’est jamais repenti de ses actes, qu’il refuse d’indemniser les familles des deux victimes et que son retour au Liban constituerait un danger –, sauf une en 2013. Ce dernier a été accepté à condition qu’il fasse l’objet d’un arrêté d’expulsion qui n’a toutefois pas été exécuté par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Manuel Valls.
La décision du tribunal rendue vendredi n’est pas conditionnée à l’émission d’une telle ordonnance par le gouvernement, a déclaré l’avocat de Georges Abdallah, M.e Jean-Louis Chalanset, salutation « une victoire juridique et une victoire politique ».