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« Le travail a longtemps été toute notre vie », pour les Leroy, restaurateurs à Aurillac et parents en priorité

« Le travail a longtemps été toute notre vie », pour les Leroy, restaurateurs à Aurillac et parents en priorité

FAMILLES AUTRES QUE LA VÔTRE (3/10) – Les Leroy, qui ont travaillé dans les plus grandes cuisines, ont racheté leur restaurant à l’âge de 22 ans. Ils tentent désormais de transmettre le goût du travail manuel à leurs enfants.

Injonctions en tout genre, tensions entre vie familiale et vie professionnelle, choc des générations : la « parentalité » est devenue compliquée ces dernières années. Quelles valeurs souhaitent-ils transmettre à leurs enfants ? Comment leur parlent-ils du monde qui se dessine ? Que manque-t-il à leur bonheur ? Le Figaro fait un tour de France à la rencontre des parents. Leur demander de dire ce qui les intéresse, ce qu’ils aimeraient voir changer.


Dans quelques minutes, les clients ouvriront la porte et commanderont une soupe aux haricots blancs, un muffin Manchego, un chili au poulet. La Table des matières, restaurant au cœur d’Aurillac – un petit cœur qui bat à un rythme très tranquille – sera une fourmilière. Il est midi. Sophie, 40 ans, finit de cuisiner quand Florian, son mari, du même âge, monte les marches. Deux silhouettes le suivent.

C’est le jour de grève à l’école, alors Charlie, 10 ans, et Giulian, 6 ans, viennent déjeuner « au restaurant ». Enfin ci-dessus. Dans l’atelier que les Leroy ont aménagé. Pendant que les deux enfants s’emparent d’une assiette de pommes noisettes, leur mère nous assure : « ils mangeront mieux ce soir ». Une soupe. Comme chaque soir. Là, pas le temps, une porte s’ouvre, des voix s’élèvent. Chez les Leroy, le travail prend de la place. « C’est toujours venu en premier » résume Sophie à la fin du service.

En quittant Aurillac en voiture en direction de Saint-Cirgues-de-Malbert, il passe devant le cimetière de Massigoux où Louis Farges, l’auteur de Guide bleu CantalElle ajoute : « Il nous a fallu du temps pour ralentir ». Devenir les parents qu’ils aspiraient à être. « Ferme, surtout sur la politesse» mais suffisamment détendus pour crier rarement, libres de leur temps, suffisamment pour pouvoir transmettre l’art de cuisiner, de skier, de faire…

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