« C’est un tournant important dans la lutte contre le VIH », se réjouit le professeur Yazdan Yazdanpanah, spécialiste des maladies infectieuses. Un traitement préventif contre le sida a été présenté lors de la 25e Conférence internationale sur le sida qui vient de se tenir à Munich. Cet antirétroviral, développé par le géant américain Gilead à partir de la molécule lenacapavir, pourrait changer la donne contre le sida, selon de nombreux spécialistes internationaux.
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Il ne nécessite que deux injections par an, ce qui le rend beaucoup plus facile à administrer que des comprimés quotidiens. Il est également testé comme médicament préventif (PrEP) pour éviter les infections, avec une efficacité de 100 % selon une étude préliminaire récente.
Ce traitement, qui se reçoit « comme un vaccin », pourrait « stopper la transmission du VIH » s’il était administré à des personnes à haut risque, comme les homosexuels ou les bisexuels, les travailleurs du sexe, les détenus ou les jeunes femmes, notamment en Afrique.
Dans le monde, 40 millions de personnes vivent avec le VIH, et il y aura 1,3 million de nouvelles infections en 2023, rappelle Yazdan Yazdanpanah. « C’est une maladie, certes chronique, mais une maladie où les gens meurent beaucoup moins. Avec les traitements, nous avons également réussi à réduire le nombre d’infections », poursuit le professeur.
« C’est presque un vaccin, mais ce n’est pas un vaccin »
« Aujourd’hui, ce traitement est aussi utilisé pour soigner les personnes en très fin de parcours de soins. C’est pour cela que le prix est très cher », explique Yazdan Yazdanpanah. Sur son site, la Haute Autorité de Santé précise que Sunlenca, le nom commercial du lénacapavir, « est une option de dernier recours », lorsque les autres traitements ne fonctionnent pas.
Gilead a « commencé à travailler avec des fabricants de médicaments génériques pour essayer de proposer ce traitement à tous », assure Yazdan Yazdanpanah. Sa particularité est qu’il a une « efficacité très importante ». Surtout, il s’administre à travers « deux injections par an, une tous les six mois », ce qui « permet une meilleure adhésion au traitement qu’un traitement quotidien ».
Peut-on parler d’un vaccin contre le VIH ? « C’est un débat que nous avons entre nous (chercheurs) », répond-il. « C’est presque un vaccin, mais ce n’est pas un vaccin. Avec un vaccin, on fait une piqûre, et après on ne fait rien. Pour la grippe, c’est une fois par an », répond-il. Avec le lénacapavir, « il faut quand même suivre les personnes qui l’ont reçu, pour voir si c’est bien toléré, s’il n’y a pas d’infection », explique-t-il. Du coup, « c’est un peu différent ».