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Le train de vie luxueux de la LFP exaspère les présidents de Ligue 1

La LFP va mal. Entre la vente de ses droits TV qui restent encore flous, le fiasco de l’appel d’offres, l’accord avec CVC et désormais son nouveau salaire, Vincent Labrune concentre tous les maux du corps. Epargné jusqu’à présent et ce malgré son audition par le Sénat dans le cadre de la commission d’enquête sur la financiarisation du football français, le patron de la Ligue commence à être la cible de critiques. Elles ne sont pas directes certes mais remontent doucement à la surface. Plus inquiétantes pour l’avenir du dirigeant, elles viennent de certains de ses principaux soutiens.

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C’est L’équipe qui s’en fait l’écho dans son édition du jour. Samedi dernier, une réunion s’était tenue pour étudier les différentes pistes sur les droits TV, notamment l’offre de DAZN. Lors de ce collège entre présidents de Ligue 1, certaines voix comme celle de Laurent Nicollin, s’en sont pris au nouveau train de vie de la LFP. Acceptable il y a quelques mois à peine quand 650 M€ tombaient sur la table chaque année, il faut cette fois se serrer la ceinture face aux incertitudes économiques. C’est en substance ce qu’avait déclaré Jean-Pierre Caillot à L’équipe Début de la semaine.

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L’achat d’un nouveau bâtiment à un mauvais moment

« Aujourd’hui, il faut se poser les vraies questions et nous en discuterons aussi lors de la réunion de jeudi. Nous n’en avons plus les moyens. Et il y a beaucoup de choses qui doivent être remises en question. J’ai besoin d’en parler avec mes collègues. » a déclaré le président rémois, évoquant des postes de dépenses comme la VAR ou les cotisations versées aux différents syndicats. Cette fois, la critique va à la LFP et à ses différentes orientations. Il y a d’abord l’achat il y a quelques mois de son nouveau siège situé boulevard de Courcelles dans le 17e arrondissement de Paris, un quartier charmant.

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Il est situé en face du parc Monceau. Le bâtiment de 3 500 m² aura coûté 131 millions d’euros entre l’acquisition (120 M€) et les travaux de rénovation (11 M€), soit 36 ​​800 euros le m². Le prix de cet immeuble a quasiment doublé en seulement trois ans et demi depuis son acquisition par les anciens propriétaires pour 73,1 M€. La Ligue avait un temps cherché dans l’est parisien, moins cher, pour ses nouveaux locaux mais cette solution n’avait pas fait consensus au sein de la direction, du moins à l’époque. Aujourd’hui, ces dirigeants la trouvent très chère.

La masse salariale a explosé

La LFP doit rembourser son emprunt, soit une enveloppe de 7,3 millions d’euros chaque année, mais elle peut l’amortir en partie. Elle est toujours propriétaire de son ancien siège, rue Léo Delibes dans le XVIe arrondissement. Elle perçoit environ 1 million d’euros par an de loyer. Elle prévoit également de louer une partie de ses nouveaux locaux, des espaces destinés aux entreprises, et organisera désormais ses séminaires dans ses murs. Cela représente tout de même une économie d’une quinzaine de réunions chaque année. Et si la ligue avait besoin de s’agrandir, c’est qu’elle a beaucoup recruté ces dernières années…

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C’est un autre point de tension évoqué lors de la réunion de samedi dernier. La création de la société commerciale avait pour objectif de développer différents secteurs du football français, notamment les secteurs marketing et commercial, en s’inspirant du modèle présenté par la Liga. Des bureaux ont par exemple été ouverts à différents endroits du monde. La masse salariale a donc explosé. 90 salariés travaillaient pour la ligue il y a deux ans. Ils sont désormais 160, dont 80 à 85 pour la seule filiale LFP Media. On compte par exemple 20 salariés sur le jeu Mon Petit Gazon, racheté par la LFP.

Le salaire de Labrune pose problème

Avec ces embauches, souvent de cadres expérimentés et très bien payés, la ligue a ouvert les vannes et le regrette déjà. L’équipe indique qu’un gel des recrutements est prévu pour les prochains mois. Certains CDD pourraient également ne pas être renouvelés. Le salaire de Vincent Labrune fait également l’objet de critiques, aussi symboliques que coûteuses pour les finances. Ses émoluments ont été multipliés par 3 (de 420 000 euros à 1,2 million d’euros par an), validés par les dirigeants du football français, et justifiés par l’accord trouvé avec CVC (apport de 1,5 milliard d’euros en échange de 13% des revenus commerciaux de la LFP à vie).

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À l’époque, Labrune promettait la lune avec un milliard d’euros pour la répartition des droits TV sur la période 2024-2029. À cinq semaines de la reprise de la Ligue 1, on ne voit toujours rien à l’horizon. Sa rémunération prévoyait également un bonus de 3 M€ perçu en deux fois. Ces chiffres s’étaient basés sur ce qui se faisait ailleurs en Europe. Labrune se situerait plutôt dans une fourchette basse. Devant la commission sénatoriale, il a assuré qu’il refuserait son indemnité de départ, soit 5 M€. « Au prochain conseil, et je m’y engage, je montrerai ma bonne volonté. » Le patron de la Ligue aurait-il déjà senti le vent mauvais ? Ces sujets seront à nouveau évoqués ce vendredi.

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Mis à jour le

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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