Les nouvelles les plus importantes de la journée

Le train à grande vitesse Shinkansen du Japon fête ses 60 ans

Le train à grande vitesse Shinkansen du Japon fête ses 60 ans

Le Shinkansen, qui roule à 320 km/h, n’est certes plus le plus rapide du monde, dépassé par son homologue chinois, mais son nez aérodynamique et ses intérieurs spacieux restent un symbole des prouesses de l’ingénierie japonaise.

Elégant, rapide, extrêmement propre et ponctuel: le Shinkansen, le célèbre train à grande vitesse japonais, fête mardi ses 60 ans, après s’être imposé comme un élément essentiel de l’économie et du mode de vie de l’archipel. Les Japonais tiennent souvent le Shinkansen pour acquis, mais lorsqu’ils voyagent à l’étranger, notamment en Europe ou aux États-Unis, « ils se rendent vite compte que le Shinkansen est un peu spécial »explique à l’AFP Christopher Hood, chercheur à l’université britannique de Cardiff et auteur d’un livre sur ce sujet. « symbole du Japon moderne ».

Le Shinkansen a commencé à fonctionner entre Tokyo et Osaka le 1er octobre 1964, annonçant une nouvelle ère pour le voyage en train alors que le Japon devenait une superpuissance économique. Le Shinkansen, qui roule à 320 km/h, n’est certes plus le plus rapide du monde, dépassé par son homologue chinois, mais son nez aérodynamique et ses intérieurs spacieux restent un symbole des prouesses de l’ingénierie japonaise.

Doté d’un réseau traversant désormais tout le pays, le Shinkansen, apparu notamment dans le blockbuster de Brad Pitt Train à grande vitesse (2022), est également devenu une attraction touristique incontournable. La compagnie ferroviaire JR Central affirme n’avoir jamais eu d’accident ayant entraîné la mort ou des blessés graves, dans un pays où les tremblements de terre, les typhons ou les fortes chutes de neige sont monnaie courante. Ce mois-ci, cependant, pour la première fois, sur une ligne gérée par la société JR East, deux trains à grande vitesse reliés entre eux se sont découplés, entraînant un arrêt d’urgence, sans faire de blessés.

Sécurité, fréquence et propreté

La sécurité est « notre priorité absolue »a déclaré à l’AFP Daisuke Kumajima, responsable des relations publiques chez JR Central. C’est pourquoi « nous prenons très au sérieux la formation de nos collaborateurs » dont on voit sur les quais des gestes curieux avec les doigts pointés vers un horizon vide et qui sont en fait des procédures strictes de contrôle de sécurité.

Sur les sites de maintenance de JR Central, les ingénieurs vérifient également le fonctionnement interne d’un train, à la recherche de tout bruit inhabituel pouvant indiquer une pièce desserrée. Une égale attention est portée à la ponctualité – le retard moyen est inférieur à une minute sur toutes les lignes – et à la propreté. Grâce à un programme d’entretien minutieux, les trains brillent toujours à l’intérieur comme à l’extérieur.

La fréquence est un autre atout majeur du succès de ces trains qui comptent de nombreux passionnés à travers le pays, qui immortalisent le passage éclair des trains. La fréquence de ces « TGV japonais » est souvent plus proche du RER parisien avec des départs toutes les 15 ou 20 minutes pour rejoindre des villes distantes de plusieurs centaines de kilomètres. Et sur certaines destinations un départ peut être effectué toutes les 5 minutes.

Quotidiennement, près de 250 000 passagers empruntent la ligne qui relie Tokyo à Fukuoka, sur l’île méridionale de Kyushu, située à 5 heures et 1 000 km, en passant notamment par Kyoto, Kobe et Hiroshima, avec une vue imprenable sur le mont Fuji. . Selon Christopher Hood, la croissance des villes le long des routes Shinkansen au fil des décennies montre son impact sur l’économie japonaise, où « Les affaires en face à face sont très, très importantes ».

Bientôt la fin des chauffeurs ?

Selon ce chercheur, le Shinkansen a également joué un rôle dans l’accélération du dépeuplement des campagnes japonaises, isolant de nombreuses personnes âgées. « Les gens préfèrent vivre dans les grandes villes et utilisent le Shinkansen pour rendre visite à leurs proches dans les petites villes si nécessaire »note-t-il.

Les opérateurs ferroviaires ont de nouveaux projets pour moderniser le réseau. Face à une pénurie croissante de main d’œuvre liée au vieillissement de la population, JR Central étudie un nouveau système d’inspection numérique capable d’analyser les images d’un train pour repérer les dangers. JR East a déclaré que des trains à grande vitesse sans conducteur pourraient être mis en service à partir du milieu des années 2030.

Un vaste projet de construction d’une ligne à sustentation magnétique (maglev) à grande vitesse est également en cours, longtemps retardé en raison de l’opposition des écologistes. Les trains Maglev, qui visent une vitesse de 500 km/h, devaient commencer à circuler entre Tokyo et Nagoya, dans le centre du Japon, en 2027, mais JR Central a repoussé cette date à 2034 ou plus tard.

L’objectif du Shinkansen est de créer un « double système »explique Daisuke Kumajima, afin de répondre à la demande croissante et de maintenir le trafic en cas de travaux de maintenance ou de tremblement de terre. Le Shinkansen a beau avoir 60 ans, sa retraite n’est pas à l’ordre du jour.

 » data-script= »https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js » >

Quitter la version mobile